Cet article date de plus de trois ans.

Vaccination contre le Covid-19 : l'élargissement aux 12-18 ans va leur permettre "de retrouver une vie sociale", selon l'infectiologue Odile Launay

Cette ouverture de la vaccination aux adolescents "contribue également à l'immunité collective", précise la médecin.

Article rédigé par franceinfo
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
Les 12-18 ans pourront se faire vacciner contre le Covid-19 en France à partir du 15 juin (illustration). (FRANK HOERMANN/SVEN SIMON / SVEN SIMON)

L'ouverture de la vaccination contre le Covid-19 aux 12-18 ans, annoncée par Emmanuel Macron et Olivier Véran, va leur permettre "à la fois de retrouver une vie normale, mais aussi de contribuer à la protection de l'ensemble de la population", a affirmé mercredi 2 juin sur franceinfo Odile Launay, infectiologue, coordinatrice du centre de vaccinologie Cochin-Pasteur et membre du comité vaccin Covid-19.

franceinfo : Cette ouverture de la vaccination aux adolescents est-elle une bonne nouvelle ?

Odile Launay : C'est sûrement une bonne chose, puisqu'on a vu que les adolescents avaient été très impactés par la crise sanitaire et le confinement. Ils n'ont pas pu aller à l'école normalement, ils ont dû arrêter des activités sportives, collectives. Donc le vaccin va avoir cet effet de leur permettre de reprendre une vie normale. Les données qui sont aujourd'hui disponibles montrent que ce vaccin est efficace dans cette population.

Les adolescents sont-ils plus vecteurs du virus que les adultes ?

On ne peut pas dire que ce sont des "super contaminateurs". Ils transmettent le virus de la même façon que les adultes. Peut-être que leurs interactions sont plus nombreuses et donc qu'ils ont plus de chance de rencontrer et de transmettre le virus. Mais, en revanche, on sait que ces adolescents sont beaucoup moins à risque de faire des formes graves. Donc chez eux, la vaccination va avoir comme objectif principalement de leur permettre de retrouver une vie sociale et d'avoir accès en particulier à l'école, au lycée et au collège. Mais on a aussi un objectif qui est de contribuer à l'immunité collective en augmentant la proportion de la population qui va être vaccinée. C'est à la fois leur permettre de retrouver une vie normale, mais aussi de contribuer à la protection de l'ensemble de la population.

Quand peut-on espérer une immunité collective de la population ?

On sait qu'il y a eu des gens qui ont été infectés, donc avec une immunité naturelle. Plus de 25 millions de personnes ont reçu au moins une dose du vaccin. La vaccination s'accélère. L'immunité collective sera atteinte quand la proportion de la population vaccinée ou ayant rencontré le virus sera élevée et sera d'autant plus élevée qu'on voit arriver des variants pour lesquels il faut vacciner et protéger plus de personnes. Ces variants sont plus transmissibles.

Donc il faut probablement une proportion très élevée. Personne ne sait exactement combien, mais au moins égal 80%. Cela veut dire qu'il faut absolument que les personnes, qui jusqu'à présent hésitent ou retardent le moment de se faire vacciner, aillent se faire vacciner. Il n'y a pas de questions à avoir aujourd'hui sur cette vaccination, plus encore quand on est un adulte avec des facteurs de risque ou plus âgés. On sait aujourd'hui qu'il y a encore 20% des plus de 75 ans qui n'ont pas été vaccinés. Il faut absolument se donner les moyens pour aller les chercher et les vacciner par tous les moyens qu'on peut. Il faut absolument vacciner ces personnes plus à risque de faire des formes graves.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.