: Vidéo Covid-19 : "J’ai du mal à me dire que l'épidémie est derrière nous", admet le Dr Jimmy Mohamed de SOS Médecins
Le Dr Mohamed appelle à "un peu d'humilité au bout de cinq vagues" de Covid.
"J’ai du mal à me dire que l'épidémie est derrière nous, même si, effectivement, on peut être un peu optimiste", a déclaré lundi 24 janvier sur franceinfo le docteur Jimmy Mohamed de SOS Médecins, consultant pour franceinfo. Selon l’OMS, avec le variant Omicron, la fin de la pandémie en Europe semble "plausible". Le médecin appelle, toutefois, à un peu d’"humilité", car le "virus nous a, à chaque fois, pris de cours", mais "peut-être que nous sommes en train de construire un mur de protection avec la vaccination, les traitements, notre mode de vie".
franceinfo : Au Danemark, la courbe avait commencé à baisser. Elle remonte en flèche ces derniers jours. Pourquoi ?
Jimmy Mohamed : Omicron, c’est un variant. Parmi ce variant, il y a des sous-classes de variants qui appartiennent quand même à Omicron. Il y a un nouveau sous-variant qu'on appelle BA.2. Les variants qu'on a actuellement chez nous sont BA.1 et BA.2 . BA.2 semblerait plus contagieux que le précédent. Raison pour laquelle nous n'avons pas passé le pic. On l'annonçait pour début janvier, mi-janvier. On se rend compte qu'on est fin janvier et les cas continuent de progresser.
"Il semblerait qu'un sous-variant soit en train de circuler, plus contagieux que celui que nous avons actuellement, responsable peut-être d'une nouvelle flambée épidémique, notamment au Danemark."
Dr Jimmy Mohamed de SOS Médecinsà franceinfo
Cela repousse le pic de l'épidémie, mais est-ce que cela ne remet pas en cause l'accalmie prévue au mois de mars par l’OMS ?
En ce qui concerne l'accalmie, il faut distinguer deux choses. La première, celle des réanimations, c'est le point de tension critique. On vous rappelle qu'on a dû confiner du fait d'un facteur limitant du nombre de lits en réanimation. C’est en train de baisser, même avec un variant plus contagieux. Pour l'instant, les choses semblent assez contrôlées. En revanche, en hospitalisation classique, lorsque vous allez avoir de l'oxygène, 2 ou 3 litres, on va continuer "d’emboliser" le système hospitalier. Même si on a l'impression que les choses s'améliorent, peut-être qu'on a une perspective à mars, je pense qu'il faut rester prudent et ne pas oublier que quoiqu'il arrive, l'hôpital est sous tension d’une façon générale. Dès qu'on ajoute une toute petite goutte d'eau, le système est saturé, les lits sont fermés, les personnels sont en train de tomber malades. J’ai du mal à me dire que l'épidémie est derrière nous, même si, effectivement, on peut être un peu optimiste.
Mais dire qu’on en aura définitivement fini avec la pandémie est peut-être prématuré ?
Peut-être un peu d'humilité au bout de cinq vagues de se demander si c'est encore une fois la dernière. Ce virus nous a, à chaque fois, pris de court. Peut-être que nous sommes en train de construire un mur de protection avec la vaccination, les traitements, notre propre immunité, puis notre mode de vie. Il faudra, dans certaines circonstances, continuer de garder le masque.
"La 'vie folle' ce n'est peut-être pas pour tout de suite, mais néanmoins retrouver une vie normale."
Dr Jimmy Mohamedà franceinfo
Avec des écoles ouvertes normalement, aller au restaurant, aller dans des spectacles et puis lever progressivement certaines mesures qui sont un peu saugrenues, comme des jauges dans les stades de foot ou le masque en extérieur.
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