: Vidéo "On a été totalement laissés à l’abandon" : à Bergame en Italie, la colère gronde chez les médecins de famille en première ligne contre le coronavirus
Ces médecins réclament plus de moyens pour se protéger du coronavirus mais aussi pour ne pas le propager, car ils sont en contact avec de nombreux patients.
"La situation est absolument dramatique. C'est du jamais vu." Ce cri d'alarme est celui de Guidoni Marinoni, président de l'Ordre des médecins de la province de Bergame. "on peut parler de guerre. On a été totalement laissés à l’abandon", poursuit le médecin. En Italie, les hôpitaux sont le premier rempart pour lutter contre le coronavirus mais en deuxième ligne on trouve les médecins de famille. Et la colère gronde car faute de masques filtrants et de combinaisons, nombre d'entre eux ont été hospitalisés. Plus grave encore, ces derniers jours certains sont mort du coronavirus.
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Guidoni Marinoni représente tous ces médecins qui travaillent depuis le début de l'épidémie avec les moyens du bord. "Il faut ruser, j'ai mis un masque chirurgical par dessus un masque filtrant pour le garder plus longtemps", explique Paola Pedrini, médecin de famille, qui a saisi avec d'autres confrères la justice italienne afin de réclamer des combinaisons intégrales et des masques filtrants réservés aux centres hospitaliers. "On a lancé cette procédure, car nous sommes le premier filtre", argumente Paola Pedrini.
Si une personne 'normale', testée positive, peut contaminer deux individus. Un médecin malade, peut lui transmettre le virus à au moins dix personnes.
Paola Pedrini, médecin de familleà franceinfo
Dans son cabinet de la banlieue de Bergame, deux médecins manquent à l'appel. "J'étais très fatiguée. J'avais des douleurs musculaires, de la fièvre une perte de goût et de l'odorat", décrit le médecin Alberto Finazzi. Mais avant de ressentir ces symptômes qui l'ont poussé à faire le test qui s'est révélé positif, il était constamment sur le terrain : "Je voyais près de 40 personnes par jour." Des patients que ce médecin de ville craint d'avoir contaminé.
Désormais confiné à la maison, Alberto Finnazi pense à tous ses confrères qui sont décédés du coronavirus : "Ça a été un choc, mais je m'y attendais, car on étaient nombreux à avoir été testés positifs. On estime le nombre de collègues médecins morts à au moins quatre à ce jour. C'est un désastre." Une épidémie qui s'étend et n'épargne personne.
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