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Affaire Daraï : des étudiants et personnels de Sorbonne Université appellent à la suspension provisoire du gynécologue de ses activités professionnelles

Une lettre commune rédigée par plusieurs organisations étudiantes et syndicales s'indigne du fait qu'Emile Daraï continue d'exercer alors qu'il est mis en examen pour "violences" sur au moins 32 patientes.
Article rédigé par franceinfo
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Manifestation contre les violences gynécologiques devant l’hôpital Tenon de Paris, en octobre 2021. (OLIVIER ARANDEL / MAXPPP)

Des étudiants et personnels de Sorbonne Université appellent dans une lettre à la suspension provisoire du gynécologue Emile Daraï de toutes ses activités professionnelles, a appris ce lundi franceinfo. Cette lettre qu'a pu consulter franceinfo est signée par Solidaires Etudiant.e.s SU, Les Fallopes, l'UNEF, la CGT, le SNCS-FSU, Union Syndicale Solidaires.

Cette lettre a été envoyée lundi 13 février à la direction de Sorbonne Université et les signataires comptent la lire en début d'après-midi lors du Conseil d'administration de Sorbonne Université. Emile Daraï est mis en examen pour "violences" sur au moins 32 patientes. Il est placé sous contrôle judiciaire, soupçonné d'avoir effectué des actes médicaux sans demander le consentement des patientes.

Les signataires de la lettre s'émeuvent du fait qu'Emile Daraï "continue de donner des consultations gynécologiques à l'hôpital Tenon" et qu'il "est également toujours autorisé à donner des cours à Sorbonne Université". Ils poursuivent : "en tant que personnels et étudiant.es de Sorbonne Université, nous dénonçons le manque d'action et de prise de position de la part de la direction de notre université". À la suite du rapport de l'AP-HP, le gynécologue avait été démis de ses fonctions de chef de service à l'hôpital Tenon et de responsable pédagogique à Sorbonne Université.

Selon les signataires, "les mesures prises ne sont pas suffisantes". À savoir le fait que le gynécologue doit être accompagné d'un personnel soignant lors de ses consultations. Le gynécologue a récemment été autorisé à reprendre ses consultations privées, comme l'a décidé la chambre de l'instruction de la Cour d'appel de Paris, mercredi 18 janvier. Il est également autorisé à mener ses consultations publiques. Toutes ont lieu à l'hôpital Tenon à Paris. 

"Cette affaire n'est pas un cas isolé"

Étudiants et personnels de Sorbonne Université

Étudiants et personnels de Sorbonne Université parlent d'une affaire qui "s'inscrit dans le cadre d'une omerta permise par une culture hiérarchique et patriarcale bien ancrée dans les milieux de la médecine et des universités françaises".

Les signataires de la lettre poursuivent : cette affaire "est symptomatique d'une hiérarchie, d'une opacité, d'un corporatisme de l'organisation médicale à se protéger aux dépens des victimes de violences sexistes et sexuelles". C'est pourquoi, écrivent-ils, "nous nous associons à la pétition du collectif StopVOG pour demander la suspension provisoire du professeur Daraï de toutes ses activités professionnelles dans le public, dans le privé et à l'université, le temps des poursuites judiciaires, afin de garantir la sécurité de toutes les patientes".

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