Cet article date de plus d'un an.

Chasse aux arrêts de travail de "complaisance" : que représentent les arrêts-maladies en France

Le gouvernement dit vouloir lutter contre des "dérives" face au nombre d'arrêts-maladies qui est en hausse depuis 10 ans. Depuis quelques semaines, l'Assurance-maladie contacte même les médecins qui en prescrivent le plus.
Article rédigé par franceinfo - Caroline Félix
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
L'augmentation du nombre arrêts maladies représente une dépense de 14 milliards d'euros pour la Cnam (Caisse nationale d'assurance maladie) en 2022. (RICHARD VILLALON / MAXPPP)

Les arrêts-maladies, "c'est comme les antibiotiques, ce n'est pas systématique", explique la députée Renaissance Stéphanie Rist, mercredi 9 août sur franceinfo. Depuis le début de l'été, le gouvernement dit vouloir mieux contrôler les arrêts-maladies en France. L'Assurance-maladie a d'ailleurs contacté 5 000 praticiens qui prescrivent beaucoup d'arrêts maladies.

>> Arrêts-maladies : "Un sentiment d'humiliation" pour les médecins visés par des contrôles de l’Assurance-maladie

Des arrêts qui sont en hausse depuis 10 ans, selon le ministre de l'Économie Bruno Le Maire. On compte 8,8 millions d'arrêts maladie en France en 2022, contre 6,4 millions en 2012, soit une hausse de plus de 40%. Pour la Cnam, la Caisse nationale d’assurance maladie, cela représente un coût de 14 milliards d'euros en 2022, sans compter les arrêts liés au Covid.

Cette hausse des dépenses bien plus forte qu'entre 2015 et 2019, s'explique par plusieurs facteurs. Déjà, la population active vieillit et est donc plus souvent malade. Deuxièmement, la hausse des salaires fait que l'Assurance-maladie doit verser des indemnités plus importantes aux salariés absents. Enfin elle doit aussi indemniser plus de monde, puisque le chômage baisse.

42% des salariés arrêtés en un an

Difficile de dire s'il y existe un système d'abus de prescriptions d'arrêts maladie en France, puisqu'il n'y a pas d'études sur la question. Du côté de la Cnam, on reconnaît que les arrêts maladies le lundi et le mardi, sous-entendu pour prolonger le week-end, existent, mais ne donne pas de chiffres.

Il existe tout de même des études des complémentaires de santé. Malakoff Humanis a publié un baromètre en septembre 2022, qui montre que 42% des salariés ont été arrêtés au moins une fois en 2022. C'est plus qu'en 2020 et 2021 mais moins qu'en 2019.

Le surmenage en hausse

Si on met de côté le Covid, c'est d'abord à cause de maladies ordinaires (la grippe ou le rhume), puis des troubles psychologiques, car le phénomène de surmenage est en hausse. Pour les salariés, il est lié en premier lieu aux pratiques managériales et les exigences de leur travail.

Sur le profil des personnes arrêtées, l'étude note qu'il y a une surreprésentation des salariés en CDD et qu'il y a de plus en plus de femmes et de cadres mais aussi de jeunes. D'après ces complémentaires, "l'arrivée dans le premier emploi est parfois très difficile". Et puis autre cas de figure est très représenté dans les arrêts : les salariés aidants qui ont un enfant malade.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.