: Reportage "Le rein souffre beaucoup moins" : comment les greffes assistées par robots facilitent la vie des médecins et des patients
Dans les blocs opératoires du CHU Henri Mondor (AP-HP), à Créteil, franceinfo a assisté il y a quelques jours à une double opération de prélèvement et de greffe de rein assistée par des robots. Un jeune homme de 31 ans a donné un rein à sa compagne âgée de 37 ans. En attente de greffe depuis un an, elle était sous dialyse pour insuffisance rénale et c'est notamment grâce aux progrès de la médecine robotique que le couple a pu être opéré.
La patiente est déjà endormie, quand l'opération commence dans la salle juste à côté pour son compagnon. Les bras du robot sont plongés dans son ventre, pilotés par le docteur Alexandre Ingels, qui va prélever son rein. Ses yeux sont rivés sur un écran, tandis que ses mains guident les bras métalliques du robot. Une fois que le rein est dégagé, il est extrait avec délicatesse par une incision.
Chirurgie "mini-invasive"
"Maintenant, on va sortit le rein, prends ton temps, pas de stress...", murmure le médecin en pleine concentration. Quand l'organe de 15 centimètres est enfin extrait, il est déposé dans un bol en plastique et transporté au pas de course par l'équipe de prélèvement dans la salle voisine. "C'est la deuxième partie de l'intervention qui est importante, indique Alexandre Ingels. On met le rein sur de la glace et on met du liquide de conservation."
"Cela va permettre de passer d'une ischémie chaude à une ischémie froide, et que le rein souffre beaucoup moins."
Alexandre Ingels, médecin au CHU Henri Mondor de Créteilà franceinfo
C'est à présent au docteur Cécile Champy de prendre la main, elle aussi manipule les bras d'un robot équipés d'une aiguille. Une fois que tous les vaisseaux sont raccordés, le sang peut être réinjecté dans le rein greffé.
Grâce aux robots, les chirurgiens gagnent en précision et les patients sont aussi gagnants explique la médecin : "La chirurgie est mini-invasive, donc les incisions sont moins importantes, ce qui permet une meilleure récupération au niveau de la douleur, au niveau du transit avec des suites opératoires plus simples".
Le CHU Henri Mondor va multiplier ces doubles opérations : un prélèvement sur le donneur vivant et une greffe dans la foulée. La précision des robots permet de sélectionner des patients qui auraient été refusés en temps normal, comme des personnes obèses ou le trentenaire qui vient d'être prélevé, dont les vaisseaux n'étaient pas assez longs pour une opération classique.
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