"Un fantasme de modernisation" : les syndicats contestent la suppression de 1 700 postes au sein de l'Assurance maladie
Quelque 1 700 postes supprimés d'ici quatre ans, c'est l'accord qui a été validé lundi 26 juin au soir entre l'Assurance maladie et l'État, ce dernier estimant que l'informatique allait bientôt permettre de gagner en productivité. Une décision contestée par les syndicats. Ceux présents au sein du Conseil d'administration de l'Assurance maladie se sont opposés ou abstenus.
Au total, c'est donc 2% des effectifs de l'Assurance maladie qui seront supprimés. Dans les faits, 2 400 postes disparaîtront d'ici quatre ans, mais il y aura plusieurs centaines de créations d'emplois dans le même temps. Le ministère de l'Économie estime que les nouveaux systèmes d'information vont permettre des gains de productivité, et qu'il n'y aura plus besoin d'autant de monde, par exemple pour gérer les dossiers d'arrêts maladie.
Une clause de revoyure
Un discours que tempère Jocelyne Cabanel, secrétaire nationale CFDT : "C'est presque devenu un fantasme de modernisation qui ferait que le traitement des arrêts maladies deviendrait quasiment instantané. On sait que c'est plus compliqué que ça, qu'il faut réunir des documents. On sait qu'à chaque fois qu'on touche des systèmes d'information aussi sensibles que celui des CAF ou des CPAM, c'est compliqué. Parfois on demande plus de travail aux agents. Pour la CFDT tant qu'il n'y aura pas de gain réel, effectif et constaté, il ne faut pas de suppressions de postes."
C'est pour cette raison que la CFDT a obtenu la signature d'une "clause de revoyure". Cette année et l'an prochain, il y aura des suppressions de postes limitées : 250 personnes. Dans deux ans un point d'étape sera fait. Si l'informatique a permis effectivement d'aller plus vite, les autres postes seront supprimés. Dans le cas contraire, par exemple si la qualité d'accueil des assurés s'est dégradée ou si les arrêts maladies sont traités avec encore plus de retard, alors l'État et les syndicats rediscuteront des suppressions de postes.
Aller à la rencontre des assurés
Dans le même temps, ce projet de convention approuvé par les syndicats de l'Assurance maladie prévoit environ 800 créations de postes. Cela permettra de renforcer la prévention, ce qu'on appelle "l'aller-vers" et qui a bien marché pendant le Covid. L'objectif et d'aller à la rencontre des assurés, notamment ceux qui sont le plus en situation de précarité ou qui sont âgés.
Des postes supplémentaires seront aussi dédiés à la lutte contre la fraude des professionnels de santé. Dans le viseur depuis déjà plusieurs années, ces centres de santé dentaires ou optiques qui arnaquent la sécurité sociale en comptant des actes en double ou même en facturant à l'Assurance maladie des soins qui n'ont jamais été réalisés.
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