Antisémitisme : 91% des étudiants juifs disent en avoir déjà été victimes à l'université, selon une étude

Au cours de leur vie étudiante, 91% des jeunes juifs ont déjà été victimes d'un acte antisémite, révèle une étude Ifop publiée jeudi 28 septembre, commandée par l'Union des étudiants juifs de France (UEJF). Cela va de la plaisanterie antisémite à l'agression. "L'antisémitisme est le quotidien des étudiants juifs", alerte sur X (ex-Twitter) l'UEJF qui dénonce un "effroyable constat".

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Selon ce sondage, 7% des étudiants juifs ont déjà été victimes d'une agression physique à caractère antisémite, dont 3% à plusieurs reprises. 43% affirment avoir déjà subi une attaque relative à Israël (agression physique, menaces verbales). Un peu moins de la moitié des étudiants juifs (45%) a été au moins une fois victime d'une injure antisémite. Le plus souvent les étudiants juifs se disent victimes de plaisanteries ou de remarques antisémites : une blague "potache" sur la Shoah ou les juifs (80%), remarque véhiculant des stéréotypes sur les juifs (89%). Ces actes antisémites se déroulent dans les locaux de l'université ou de l'école (67%), sur les réseaux sociaux (32%), dans le cadre d'un cours (27%) ou encore lors d'une soirée étudiante (24%).

Les stéréotypes persistent

Les stéréotypes semblent avoir la vie dure à l'université. Ainsi, d'après l'Ifop, 19% des étudiants considèrent que les étudiants juifs ont plus de facilité que les autres pour payer leurs frais de scolarité. Ils auraient aussi plus de facilité pour travailler dans la finance ou les médias, selon 18% des étudiants.

Plus de la moitié des étudiants juifs (53%) assurent par ailleurs assister à une montée des violences de l'extrême droite au sein des universités en France et 84% indiquent assister à une montée des violences de l'extrême gauche dans les universités. 83% des étudiants juifs estiment que cette violence de l'extrême gauche représente une menace importante pour les étudiants juifs, contre 63% concernant les violences d'extrême droite.

Plus d'un tiers cache être juif

Face à ce constat, 36% des étudiants juifs sondés affirment avoir déjà caché le fait d'être juif par peur de l'antisémitisme et 33% disent avoir modifié leur comportement après avoir été confronté à de l'antisémitisme.

65% des étudiants juifs estiment par ailleurs manquer d'informations concernant les moyens mis en œuvre dans leur université ou leur école pour lutter contre le racisme, l'antisémitisme et les discriminations. 73% considèrent même qu'ils ne disposent pas suffisamment d'informations sur les procédures disciplinaires ouvertes en cas d'agression raciste ou antisémite.

L'UEJF fait part de son inquiétude face à cette dérive. 77% des étudiants de confession ou de culture juive estiment ainsi que l'antisémitisme est répandu dans les universités et les grandes écoles en France, 91% des étudiants juifs considèrent que la haine d'Israël est également répandue sur les bancs des facultés, devant le racisme (67%), le sexisme (59%) et l'homophobie (54%). Un ressenti que ne partagent pas les étudiants pris dans leur ensemble. Selon l'enquête, 28% d'entre eux jugent l'antisémitisme et la haine d'Israël comme des phénomènes répandus dans les universités et les grandes écoles, derrière notamment le sexisme (63%).

Méthodologie
L'Ifop a réalisé ce sondage auprès d'un échantillon de 237 étudiants de confession ou de culture juive via un questionnaire auto-administré en ligne du 14 juin au 5 septembre 2023. Une enquête a également été menée auprès d'un échantillon de 802 personnes représentatif de la population étudiante française à travers un questionnaire auto-administré du 1er au 8 juin 2023.