Antisémitisme : après le discours d'Emmanuel Macron, le Crif "rassuré" par rapport à la "mobilisation des pouvoirs publics"
Le président du Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif) s'est dit "rassuré" après le discours tenu par Emmanuel Macron à l'occasion des 80 ans de l'institution juive. Le président a martelé lundi 18 mars devant la communauté juive que l'État continuerait à combattre sans relâche l'antisémitisme, en pleine recrudescence depuis les attaques du Hamas en Israël le 7 octobre, avec "la même fermeté" et la "même intransigeance". "Nous sommes rassurés sur la mobilisation des pouvoirs publics", a réagi mardi sur franceinfo, Yonathan Arfi.
Le président du Crif est revenu sur l'augmentation sans précédent des actes antisémites en 2023. Ils ont été multipliés par quatre en 2023, pour atteindre 1 676 contre 436 en 2022, selon un rapport du Crif. "L'antisémitisme, a dépassé les digues qui le contenaient jusqu'à présent", s'est-il inquiété. "Nous avons par ailleurs une réprobation sociale de l'antisémitisme qui s'est affaissée", a-t-il déclaré.
Lutter contre l'antisémitisme et prendre de la distance avec le gouvernement israélien
Lundi soir, Emmanuel Macron a promis d’être "intraitable" face à l’antisémitisme. "À chaque fois que réapparaîtra la moindre trace d'antisémitisme, nous serons intraitables, comme nous l'avons toujours été et avant moi, mes prédécesseurs", a-t-il déclaré.
Mais face à la situation à Gaza, alors que Benyamin Netanyahou envisage toujours une opération militaire à Rafah, le chef de l'État est resté sur sa position : prendre de la distance avec le gouvernement israélien. Quand Yonathan Arfi l'a appelé à soutenir Israël comme il soutient l’Ukraine, au nom de la démocratie, Emmanuel Macron a rappelé que "celui qui au Proche-Orient exige d'être ferme sur nos principes, de condamner le terrorisme comme nous l'avons fait, avec la plus grande des clartés, et les violences sexuelles commises par le Hamas" doit aussi appeler "dans le même mouvement à protéger les civils aujourd'hui sous les bombes à Gaza".
Emmanuel Macron est sur deux jambes, position classique de la France. Il avait semé le trouble dans sa majorité et jusque parmi les diplomates pour des positions jugées trop pro-Israel après le 7 octobre mais prend aujourd'hui bien soin de préciser que "défendre et protéger Israël, vouloir sa sécurité, ça n'est pas souscrire à tous les choix d'un gouvernement démocratique du moment. Et il faut assumer, comme le permettent les démocraties de vivre des désaccords." Le chef de l'État a aussi appelé à nouveau et inlassablement au respect du droit humanitaire et de la guerre pour aboutir à une solution politique.
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