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Vidéo Antisémitisme : "C’est la République qui est attaquée", dénonce Christophe Castaner

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Article rédigé par franceinfo - Édité par Thomas Pontillon
Radio France

Le ministre de l'Intérieur a réagi mardi sur franceinfo aux actes antisémites de ces derniers jours, avant de participer à la marche parisienne contre l'antisémitisme.

"C’est la République qui est attaquée dans sa diversité", a déclaré sur franceinfo mardi 19 février le ministre de l’Intérieur Chrisophe Castaner, interrogé sur les nombreux faits d’antisémitisme ces derniers jours. "En France, en 2019, il est inadmissible que quelqu’un puisse être ciblé à cause de sa religion. Et c’est le cas hélas", a affirmé le ministre de l'Intérieur, alors que de nombreux membres du gouvernement participent à une mobilisation sur la place de la République à Paris. 

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"Ce qui se passe, ce sont des actes antichrétiens, des attaques contre les musulmans et une explosion des actes contre les juifs, c’est l’antisémitisme qui se répand", a dénoncé le ministre de l'Intérieur, citant les derniers actes qui ont marqué l'actualité, comme la profanation de tombes en Alsace, la "violence symbolique" retrouvée sur le portrait de Simone Veil barré de croix gammées, ou "très violente", là où l'arbre planté à la mémoire d'Ilan Halimi, jeune juif torturé et assassiné en 2006 à Bagneux, a été scié. "C’est cet antisémitisme du quotidien, et celui qui s’est exprimé samedi [en marge de la manifestation des "gilets jaunes"], mettant très violemment en cause le philosophe Alain Finkielkraut, que nous voulons dénoncer", à l'occasion de ce rassemblement à Paris et dans d'autres villes, a dit Christophe Castaner. "Notre pays a besoin d’ambition, mais n’a pas besoin de peur", a-t-il affirmé.

"Chaque départ subi est un échec pour la République"

Alors que le ministre israélien de l'immigration a appelé les juifs de France à émigrer vers Israël après la profanation du cimetière juif de Quatzenheim en Alsace mardi, Christophe Castaner a estimé que "chaque départ subi est un échec pour la République française, pour ce que nous sommes, pour le vivre ensemble". Selon le ministre de l'Intérieur, "la France ne serait pas la France sans les juifs""Chaque départ, s'il est choisi, est parfaitement honorable et il ne m'appartient pas de le commenter", a précisé Christophe Castaner.

Des réponses "judiciaires, éducatives, de conscience"

Alors qu'Emmanuel Macron s'exprimera mercredi lors du 34e dîner annuel du Crif, dont il est l'invité d'honneur, le ministre de l'Intérieur l'assure : "Nous avons la volonté de se donner les moyens et de sanctionner ce qui doit l’être. Mais, tout n’est pas que judiciaire. Il y a une réponse judiciaire qui est nécessaire, mais il y a une réponse éducative, une réponse de conscience, une réponse de bon sens. Il faut peut-être que la haine qui se libère si facilement aujourd’hui retrouve sa place dans une petite boîte que l’on ferme à clé. Notre pays a besoin de passion, mais n’a pas besoin de haine", a-t-il insisté.

Pénaliser l’antisionisme "n’est pas forcément la bonne réponse"

Interrogé sur la volonté de certains députés de travailler à une pénalisation de l'antisionisme au même titre que l'antisémitisme, Christophe Castaner "ne crois pas que faire de l’antisionisme un délit pénal soit nécessaire pour trouver la réponse adaptée". "Quelque fois, l’antisionisme affirmé est une forme d’antisémitisme et le juge peut l'apprécier et peut le sanctionner. Nous devons garder la possibilité de critiquer un État. C’est le propre d’une démocratie. Il ne faut pas enfermer cela et nous pensons que ce n’est pas forcément la bonne réponse", a-t-il dit.

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