Assises nationales de lutte contre l’antisémitisme : "C’est une initiative salutaire", "il y a urgence à ce qu’il y ait un sursaut collectif" estime le Crif
Les assises nationales de lutte contre l'antisémitisme, "c’est une initiative qui est salutaire", "il y a urgence à ce qu’il y ait un sursaut collectif", estime Fabienne Bendayan-Chetrit, présidente du Crif Marseille-Provence (Conseil représentatif des institutions juives de France). Elle était l'invitée de l'émission Ma France sur France Bleu, lundi 6 mai.
Le gouvernement réunit ce lundi les assises de luttes contre l’antisémitisme. "On est dans une situation qui est particulièrement inquiétante pour les juifs de France, décrit Fabienne Bendayan-Chetrit. Ces assises auront le mérite d’identifier les causes de l’antisémitisme et surtout de mettre en place un certain nombre d’actions qui permettront de lutter efficacement".
"Faire participer aussi les plus jeunes"
En France vivent 500 000 personnes de confession juive. Les actes antisémites sont en hausse de 1 000% depuis le 7 octobre, selon un rapport du Crif. "Aujourd’hui on constate que malheureusement toutes les actions qui ont été mises en œuvre jusqu’à présent n’ont pas permis d’endiguer ce phénomène. On compte une explosion des actes antisémites. Depuis la Seconde Guerre mondiale, on n’a jamais constaté une telle flambée. On porte des espoirs importants sur ces assises", poursuit Fabienne Bendayan-Chetrit.
Selon elle, "il y a urgence à ce qu’il y ait un sursaut collectif et que chaque citoyen s’empare de cette difficulté aujourd’hui" et "tout ce qui relève de l’enseignement, de l’éducation est un axe où l’on doit développer la prévention, faire participer les jeunes à des voyages de la mémoire. L’idée est de faire participer aussi les plus jeunes", analyse-t-elle.
"Éduquer et expliquer le contexte"
La représentante du Crif réclame aussi davantage de sanctions : "Aujourd’hui la répression n’est pas à la hauteur des agissements". Concernant les occupations à Sciences Po ou dans les universités, elle déplore que "des étudiants de confession juive ont peur d’aller en cours à cause de ces manifestations, c’est insoutenable". Pour Fabienne Bendayan-Chetrit, il y a des messages antisémites qui sont diffusés : "Ce qu’on entend scandé dans les universités, ce sont malheureusement des propos qui, sous couvert d’antisionisme, de critiquer la politique du gouvernement de l’Etat d’Israël sont de toute évidence des propos qui appellent notamment à l’extermination du peuple juif, à la disparition de l’Etat d’Israël".
"Il y a beaucoup de choses sur lesquelles il faut mener aussi une campagne de désinformation, éduquer et expliquer le contexte. La difficulté c’est qu’on constate que c’est l’antisionisme qui aujourd’hui est le principal vecteur de l’antisémitisme en France et partout dans le monde. C’est un phénomène particulièrement inquiétant"; juge-t-elle, avant de conclure : "La cause palestinienne est bien souvent dévoyée. Aujourd’hui la cause palestinienne est un support fallacieux pour bon nombre de personnes qui aujourd’hui n’ont de cesse que de diffuser leur haine du peuple juif". Le Crif donne lundi soir son traditionnel dîner républicain, en présence du Premier ministre Gabriel Attal.
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