: Reportage Synagogue de Rouen : plusieurs centaines de personnes réunies pour condamner la tentative d'incendie et afficher leur solidarité avec la communauté juive
Plusieurs centaines de personnes se sont réunies devant l'hôtel de ville de Rouen dans la soirée du vendredi 17 mai pour ce "Rassemblement républicain" souhaité par le maire socialiste Nicolas Mayer-Rossignol. Toutes sont venues pour condamner cet acte antisémite : le jet de cocktail Molotov qui a endommagé l'intérieur de la synagogue de la ville le matin même, brûlé des meubles, des bancs, des tentures et laisse encore planer ce soir une odeur de brûlé dans ce lieu de culte.
Pour Nicolas Mayer-Rossignol, maire de Rouen et organisateur du rassemblement, l'antisémitisme, ce n'est pas seulement l'affaire des Juifs : "Dans cette lutte contre tous les racismes, l'antisémitisme n'est pas le problème seulement des Juifs, ni même d'une communauté, quelle qu'elle soit ; n'est pas l'affaire de quelques-uns, mais bien le combat de notre communauté nationale. Parce que c'est un combat pour défendre la République tout entière dans le fondement, dans l'intimité, dans l'absolu de nos valeurs républicaines" a-t-il exprimé.
"J'ai mis un point d'honneur à venir"
En écho à ses propos, l'imam de la mosquée de Rouen était venu dès le matin dire sa solidarité devant la synagogue. Ce soir, c'est l'archevêque de la ville, Monseigneur Dominique Lebrun, qui est venu manifester son soutien : "Pour moi, c'est essentiel de manifester l'amitié et la sympathie pour la communauté d'Israël qui a été l'objet d'une attaque insupportable", dit-il. Il ajoute : "S'attaquer à un lieu de culte, s'attaquer à une religion, c'est s'attaquer à la société, à la liberté de culte. Et tout le monde doit se sentir concerné dans notre pays qui bénéficie de la liberté de culte".
Dans la foule des manifestants, beaucoup de citoyens de Rouen qui tout simplement sortaient du bureau, comme Nicole qui était même venue avec son panier à provisions. "Moi je suis bouddhiste, rien à voir, mais cela me touche tellement ce qui s'est passé ce matin que vraiment je suis de tout cœur avec eux, avec ce peuple, confie-t-elle. Ça m'émeut, je trouve ça injuste. Je me dis ils ont tellement bavé avant et voilà, ça me touche vraiment. Je ne me dérange pas souvent, mais là j'ai mis un point d'honneur à venir".
Nicole a retrouvé le sourire à la fin de ce rassemblement, soulagée qu'il y ait eu plusieurs centaines de personnes pour une manifestation qui avait été organisée en quelques heures seulement.
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