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"Ça permet d'apaiser la situation" : après les tirs de mortiers contre les consommateurs de crack dans le quartier de Stalingrad à Paris, la présence policière a été renforcée

Les riverains de ce quartier du nord de Paris sont excédés par la présence de toxicomanes. Depuis plusieurs jours, des policiers supplémentaires ont été depêchés sur place après des violences de la part d'habitants. 

Article rédigé par Jérôme Jadot, franceinfo
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Des fonctionnaires de police place Stalingrad, le 4 mai 2021.  (FLORENT H?LAINE / MAXPPP)

La situation s’est-elle apaisée dans le quartier de Stalingrad à Paris ? Deux nuits de suite début mai des tirs de mortiers d’artifice ont été tirés en direction d’un groupe de toxicomanes dans la rue. Depuis la présence policière a été renforcée dans ce quartier où beaucoup de riverains sont excédés par les dealers et les consommateurs de crack.  

"Ils refoulent les drogués" 

Devant le restaurant de Magid, à deux pas de la place Stalingrad, trois gendarmes, bombes lacrymogènes à la main, font avancer une trentaine d'hommes. Des pipes à crack dépassent de certaines manches. "Les policiers refoulent les drogués, dit-il. Ils les refoulent pour passer d'un point A à un point B et les drogués reviennent sur le point A après." Depuis une semaine, les forces de l'ordre sont plus visibles dans le quartier. Vendredi 7 mai au soir, deux fourgonnettes stationnent ainsi devant l'immeuble où ont eu lieu les tirs de mortiers d'artifice.

"Ça s'est passé devant mes fenêtres", explique Snejana. Elle a d'ailleurs filmé la scène où l'on voit des tirs qui partent du bas de l'immeuble en direction d'un groupe de fumeurs de crack. Une enquête est en cours pour identifier les artificiers. "Je ne les cautionne pas mais je comprends que quelqu'un puisse être excédé au point de faire ça", reprend Naïma alors que beaucoup de riverains se plaignent comme elle du trafic de crack. "Récemment, moi, j'ai une amie qui s'est fait voler ses lunettes par un toxicomane alors qu'elle marchait. Elle a refusé de lui donner de l'argent. Il lui a retiré ses lunettes et lui a dit 'je te les rends si tu me donnes de l'argent'. Moi avec ma fille, on a eu droit à un tas d'insultes, du coup, celle qui a 13 ans, elle refuse de sortir."

Des bagarres et du bruit la nuit

Ce sont surtout les nuits que Snejana ne supporte plus. "La nuit ressemble à un cauchemar avec des cris, des hurlements et des bagarres jusqu'à 6 heures du matin, on ne dort plus la nuit." Depuis quelques jours, avec la présence accrue de forces de l'ordre, Senejana dit avoir retrouvé le sommeil mais elle demande une véritable prise en charge des accros au crack, dérivé très addictif de la cocaïne. "Ce sont des gens très en souffrance, je le vois depuis ma fenêtre. Quand ils sont en manque pour chercher le crack. Ils se mettent sur les genoux et lèchent le sol."

Une détresse qui nécessite un accompagnement médico-social et des maraudes. Il y a aussi 400 hébergements via l'État liste le maire socialiste du 19e arrondissement, François Dagniaux, satisfait des récents renforts. "Quand la police est là, ça permet d'apaiser la situation, explique-t-il à franceinfo. Une partie des solutions relève d'un travail de police pour protéger les habitants et pour pourchasser les trafics." Certains riverains regrettent qu'il ait fallu des tirs de mortiers d'artifice pour voir ces renforts arriver.

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