Décès de Simone Veil : "Elle a été mon mentor, ma marraine, elle m'a élevée vers le haut"
Samia Essabaa, enseignante au lycée professionnel Théodore Monod de Noisy-le-Sec et militante en faveur de la paix entre ethnies et minorités se souvient d'une femme porteuse d'un "message de paix, de respect, de compréhension mutuelle".
Simone Veil s'est éteinte vendredi 30 juin à l'âge de 89 ans. Féministe, réputée pour sa détermination, elle avait voué sa vie à la défense des droits des femmes.
>> A suivre : les réactions après la mort de Simone Veil
Samia Essabaa, enseignante au lycée professionnel Théodore Monod de Noisy-le-Sec et militante en faveur de la paix entre ethnies et minorités, lui rend hommage ce vendredi sur franceinfo. Elle a eu l'occasion de côtoyer Simone Veil lors de projets menés par ses classes, et dont l'ex-ministre était la marraine. "Depuis qu'on se connaît, mes élèves ont évolué au niveau de l'apprentissage de l'histoire de la Shoah et de leur implication dans les voyages de mémoire", a témoigné l'enseignante.
Samia Essabaa se souvient également des valeurs que Simone Veil cherchait à inculquer à ses élèves. "Un message de paix, de respect, de compréhension mutuelle entre les uns et les autres et surtout de solidarité, d'aider les autres. Elle m'a soutenue et elle a soutenu mes élèves, que ce soit dans les voyages pour la Shoah, mais aussi pour la solidarité internationale, pour les projets qui visaient les femmes."
franceinfo : Quel était votre lien avec Simone Veil ?
Samia Essabaa : Simone Veil m'a parrainée de 2005 à 2011, c'est-à-dire jusqu'à ce qu'elle se retire de la vie publique, et elle a été, je dirais, mon mentor, ma marraine. Elle m'a élevée vers le haut, elle m'a légitimée par rapport à mes projets de mémoire. Et depuis qu'on se connaît, mes élèves ont évolué au niveau de l'apprentissage de l'histoire de la Shoah et de leur implication dans les voyages de mémoire.
Quel message souhaitait-elle véhiculer ?
Un message de paix, de respect, de compréhension mutuelle entre les uns et les autres et surtout de solidarité, d'aider les autres. Elle m'a soutenue et elle a soutenu mes élèves, que ce soit dans les voyages pour la Shoah, mais aussi pour la solidarité internationale, pour les projets qui visaient les femmes. Je pense par exemple à tous nos voyages de solidarité au Maroc, lorsqu'il s'agissait d'aider les femmes à apprendre des savoirs-faire ou bien des femmes qui sont des petites mères célibataires, et qui sont hébergées dans des associations qui les aident. Elle a toujours été là pour soutenir ce type de projets. Je dirais qu'elle était vraiment impliquée dans toutes nos initiatives, et surtout elle est venue cinq fois consécutives au lycée pour valoriser le travail des jeunes.
Vos élèves connaissaient-ils Simone Veil, avant qu'elle ne vienne leur rendre visite ?
Oui, certains la connaissaient, par rapport à son rôle par exemple dans l'Union européenne. Ils la voyaient à la télévision, aussi quand elle était ex-ministre. Mais ils ne la connaissaient pas assez bien. Mais depuis qu'elles les accueillaient dans son bureau, rue de Rome, qu'elle témoignait de son histoire, qu'elle leur donnait des conseils pour leurs perspectives d'avenir ou bien encore qu'elle les invitait également lors des cérémonies à la tribune présidentielle, ils la connaissaient très bien. Et surtout, le fait de la voir en amont de leurs projets et ensuite lors des commémorations, pour eux, c'était quelqu'un qui faisait partie de leur communauté.
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