: Reportage Argentine : l'arrivée de Javier Milei au pouvoir inquiète les défenseurs des droits de l'Homme, et notamment du droit à l'avortement
La marée verte argentine est en état d’alerte. L'ultralibéral Javier Milei, investi président de la République d'Argentine dimanche 10 décembre, est un pourfendeur de l'avortement. La légalisation de l'IVG a été obtenue en 2020 par un gigantesque réseau de mobilisation, qui a pour symbole le foulard vert. Trois ans plus tard, ces milliers de femmes argentines s’attendent à reprendre le chemin de la lutte.
Martha Rosenberg, fondatrice de l’une des composantes de la marée verte n’est pas étonnée de cette volonté du nouveau président argentin de remettre en cause la loi légalisant l'avortement : "Nous n’avons jamais pensé que le vote de la loi garantirait le droit, dit-elle. Depuis le vote de la loi, des mouvements se sont organisés, radicalisés pour former une opposition", assure la militante féministe. Martha Rosenberg n’est pas non plus très inquiète car selon elle, "notre capital politique est un capital de mobilisation populaire".
Le ministère des Femmes vient d'être supprimé
Les courants religieux conservateurs historiquement opposés à l’avortement sont aujourd’hui en lien direct avec le pouvoir. Ils ont déjà obtenu la suppression du ministère des Femmes. Mais d’autres dégâts sont attendus, prévient Mailen, membre d’une organisation féministe : "Toutes nos camarades sont terrifiées à l’idée de ce qui pourrait se passer mais au-delà de ça, tous les défenseurs des droits de l’Homme se sentent menacés. Milei a porté des attaques très violentes contre ce qu’il appelle 'la plaie des droits de l’Homme'", souligne Mailen.
La loi sur l’avortement fait partie des textes que Javier Milei compte modifier par la voie du plébiscite pour éviter le blocage du Congrès.
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