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Écriture inclusive : "Ce n'est pas la bonne réponse", estime Amin Maalouf, désormais à la tête de l'Académie française

Amin Maalouf, le nouveau secrétaire perpétuel de l'Académie française, était l'invité de France Inter ce vendredi. Il a donné son avis sur l'écriture inclusive.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Amin Maalouf, secrétaire perpétuel de l'Académie française, était l'invité de France Inter, vendredi 29 septembre. (FRANCE INTER / RADIO RANCE)

Au lendemain de son élection en tant que nouveau secrétaire perpétuel de l'Académie française, l'auteur franco-libanais Amin Maalouf s'est exprimé au sujet de l'écriture inclusive au micro de France Inter, vendredi 29 septembre. Il estime que celle-ci "met le doigt sur des difficultés", et reconnaît qu'il existe des problèmes notamment liés "à la féminisation, à l'héritage latin, qui fait que certains mots sont masculins quand d'autres sont féminins sans qu'il n'y ait de logique". Pour l'auteur de 74 ans, il faut "réfléchir à ce problème et chercher des réponses". Néanmoins, il ne "pense pas que l'écriture inclusive soit la bonne réponse". 

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Amin Maalouf regrette qu'on ne puisse "pas lire un texte écrit en écriture inclusive. Il y a une chose qui me dérange, c'est qu'à l'oral, elle ne veut plus rien dire", soutient-il. L'Académie française, fondée il y a près de 400 ans, a entre autres pour mission de se prononcer sur des règles orthographiques. En 2017, elle s'était élevée contre l'écriture inclusive, preuve d'une "méfiance", rappelle Amin Maalouf.

Le neuvième dictionnaire de l'Académie toujours en préparation

L'un des grands chantiers d'Amin Maalouf sera de terminer la neuvième édition du dictionnaire de l'Académie, dont la publication a commencé en 1986. Les académiciens ont même "pratiquement terminé la lettre Z", précise-t-il. Depuis la précédente édition, datant des années 1930, "il y a eu énormément de changements", note Amin Maalouf. Il explique ainsi que "le monde, la communication et la manière dont les gens consultent les dictionnaires ont changé". Ces évolutions seront donc au cœur des préoccupations de l'écrivain, qui a également pour tâche de lancer la dixième édition du dictionnaire. 

Interrogé sur la vision de l'Académie française à l'égard des langues régionales, comme le breton, le basque et l'occitan, Amin Maalouf considère que ces "langues sœurs de la langue française" doivent "faire partie des langues que nous appelons les nôtres". Il entend donc les "inclure dans [sa] réflexion sur la langue française", avec le créole. Pour le nouveau secrétaire perpétuel de l'Académie, ces langues régionales ne représentent pas un défi pour le français, contrairement à d'autres "langues qui ont acquis une importance très grande dans le monde". Amin Maalouf considère que "la langue française a besoin de se consolider et de rester, non pas seulement la langue d'un pays, mais aussi la langue de la science, du droit et de la diplomatie".

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