Harcèlement scolaire : "Il va falloir mettre de l'humain à tous les étages", réagit le Snes-FSU après la lettre du rectorat de Versailles
Les excuses présentées par l'ancienne rectrice de l'académie de Versailles "sont la moindre des choses au regard de la brutalité de la lettre" envoyée aux parents de Nicolas quelques mois avant le suicide de ce lycéen, réagit dimanche 24 septembre sur franceinfo Sophie Vénétitay, secrétaire générale du Snes-FSU. L'ex-rectrice Charline Avenel se défend dans les colonnes du Parisien/Aujourd'hui en France au sujet de la polémique autour des lettres menaçantes envoyées par le rectorat.
Dans un courrier envoyé aux parents de Nicolas, le rectorat qualifiait "d'inacceptables" les propos des parents qui, selon lui, "remettaient en cause" l'attitude des personnes de l'établissement scolaire. Il enjoignait par ailleurs les parents à "adopter désormais une attitude constructive et respectueuse envers les autres membres de la communauté éducative".
La rectrice "se défausse sur ses services"
Ce dimanche, dans le Parisien/Aujourd'hui en France, Charline Avenel met en avant la taille de l'académie de Versailles et le nombre "impressionnant d'affaires à traiter". L'ancienne rectrice explique que des lettres de réprobation sont systématiquement envoyées quand un parent menace un membre du corps enseignant, mais elle insiste sur le fait que dans ce cas précis "rien ne justifiait" l'envoi de la lettre. Elle ajoute d'ailleurs qu'elle n'avait pas eu connaissance des lettres avant leur envoi.
Sophie Vénétitay dénonce un "discours plein de paradoxes". En effet, selon la secrétaire générale du premier syndicat en collège-lycée, Charline Avenel "se défausse sur ses services", alors qu'elle était bien "responsable de l'académie de Versailles et donc des actions qui y sont menées". "On en vient à se demander qui dirigeait le rectorat de Versailles, et on a du mal à comprendre comment la personne la plus haut placée du rectorat de Versailles n'est pas en charge de ce dossier et n'assume pas la responsabilité de l'intégralité de ce dossier", ajoute Sophie Vénétitay.
"Manque de personnels au rectorat"
Si le Snes-FSU salue l'existence d'une "procédure pour défendre les personnels menacés", sa secrétaire générale insiste sur le fait qu'il s'agit d'une "affaire de harcèlement avec un appel à l'aide des parents". Ces cas relèvent justement, selon Sophie Vénétitay, d'"affaires humaines".
"Aujourd'hui, la dimension humaine n'existe pas suffisamment"
Sophie Vénétitay, secrétaire générale du SNES-FSUà franceinfo
La secrétaire générale du Snes-FSU estime en effet qu'au regard de ces courriers "la méthode de l'académie de Versailles a montré ses limites". Elle considère que "face à des drames humains qui peuvent tous nous ébranler, il va falloir mettre de l'humain à tous les étages". Elle plaide donc pour plus de moyens humains. Elle estime qu'il "manque de personnels au rectorat de Versailles pour apprécier cette dimension humaine". Or, "il faut de l'humain pour traiter ces questions éminemment difficiles", ajoute-t-elle.
Alors que le ministre de l'Éducation nationale Gabriel Attal est attendu au rectorat de Versailles lundi 25 septembre "pour faire le point avec le nouveau recteur", nommé mi-juillet, Sophie Vénétitay entend l'interpeller sur la nécessité, selon elle, de la "prévention" et du renforcement "des équipes qui peuvent écouter les élèves et les familles".
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