"Le système éducatif a failli à ses missions" : la mère de Nicolas, qui s'est suicidé après du harcèlement scolaire, pointe les manquements de l'Education nationale
"Combien de suicides faudra-t-il pour que cela cesse ?", lui avait demandé son fils. La mère de Nicolas, un adolescent de 15 ans qui s'est donné la mort en septembre 2023 après avoir été harcelé au lycée, a dénoncé des manquements de l'Education nationale lors d'une marche blanche à Poissy (Yvelines), jeudi 5 septembre.
"Le système éducatif a failli à ses missions", a accusé Béatrice Le Blay lors de la marche en hommage à son fils. Réunies devant sa tombe, une centaine de personnes vêtues de blanc, ainsi que des personnalités politiques, ont écouté la mère du défunt. "En me remémorant ses paroles, j'ai l'impression qu'il s'est sacrifié", a-t-elle déploré avant de mener la marche sous un ciel pluvieux depuis le cimetière jusqu'au lycée où son fils a vécu un "calvaire".
Le 5 septembre 2023, elle avait découvert le corps de son fils, pendu, à leur domicile. L'adolescent s'était plaint dès les premiers mois de l'année scolaire 2022-2023 de harcèlement dans sa classe au lycée et ses parents avaient alerté l'équipe pédagogique. Mais devant l'absence de réponse de l'établissement, ils avaient envoyé un courrier au proviseur. Le rectorat avait réagi en jugeant leur attitude "inacceptable" et évoqué les risques pénaux d'une dénonciation inexacte. "De victime, il devenait coupable", a résumé sa mère.
Une plainte contre X pour homicide involontaire déposée
Présent sur place, le Premier ministre sortant Gabriel Attal a dénoncé le "poison" du harcèlement "dont l'antidote est en chacune et chacun de nous". A l'époque ministre de l'Education, il avait qualifié le courrier du rectorat de Versailles de "honte" et ordonné une enquête administrative.
A la fin de la marche blanche, Béatrice Le Blay, qui a à plusieurs reprises loué l'attention que lui avaient porté plusieurs responsables politiques, a cependant déploré de ne pas en savoir plus sur l'avancée de l'enquête administrative en cours. "Nous considérons qu'il y a eu homicide involontaire. (...) Face à cette série de manquements graves, nous avons décidé de déposer une plainte contre X avec constitution de partie civile", a-t-elle annoncé. Son conseil a précisé à l'AFP qu'une première plainte au commissariat avait été déposée dès septembre 2023, mais que la plainte avec constitution de partie civile serait déposée ce jeudi.
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