Lettres du rectorat de Versailles : "Même les IA sont capables de mieux", réagit le porte-parole de la PEEP malgré les excuses de l'ancienne rectrice
"L'administration froide, sourde et aveugle qui a envoyé cette lettre était sous sa direction" : Laurent Zameczkowski, porte-parole de la fédération Parents d'élèves de l'enseignement public (PEEP), estime dimanche 24 septembre sur franceinfo que les excuses de l'ancienne rectrice de l'académie de Versailles n'enlèvent rien à sa responsabilité : "Je crois en sa sincérité, néanmoins, elle est responsable de cet envoi". Charline Avene s'est défendue dans Le Parisien-Aujourd'hui en France pour l'envoi par l'académie de Versailles d'un courrier polémique aux parents de Nicolas, adolescent de 15 ans qui s'est suicidé à Poissy (Yvelines) après avoir subi un harcèlement. Elle était la rectrice de l'académie de Versailles au moment des faits.
Dans ce courrier, envoyé quelques mois avant le suicide du lycéen, le rectorat qualifiait "d'inacceptables" les propos des parents qui, selon lui, "remettaient en cause" l'attitude des personnels de l'établissement scolaire. Il enjoignait par ailleurs les parents à "adopter désormais une attitude constructive et respectueuse envers les autres membres de la communauté éducative". Le ministre de l'Éducation nationale avait alors qualifié la lettre de "honte", avant d'annoncer que d'autres courriers du même type avaient été envoyés à plusieurs familles des Yvelines, et notamment à un père qui accusait un animateur périscolaire de l'école de sa fille d'avoir commis des attouchements sur son enfant.
"Une machine froide et insensible"
L'ancienne rectrice Charline Avenel reconnaît dans Le Parisien-Aujourd'hui en France avoir validé "le principe de courriers adressés aux familles qui menacent les enseignants", mais affirme qu'ils n'auraient pas dû être envoyés "sans discernement à des familles en détresse". Le porte-parole de la PEEP dénonce cette ligne de défense. Laurent Zameczkowski pointe ainsi du doigt un "process pas contrôlé". Il critique d'ailleurs le fait que "ce soient les ressources humaines" qui aient envoyé ces courriers. "Ce sont des gens qui s'adressent aux personnels de l'Éducation nationale qui répondent à des parents, ça n'a pas de sens", insiste le porte-parole de l'une des fédérations de parents d'élèves.
Il considère d'ailleurs que Charline Avenel est "responsable de ce process" : "Si les ressources humaines ont la capacité d'écrire à des parents, c'est qu'elle l'a validé à un moment", soutient Laurent Zameczkowski. Le porte-parole de la PEEP regrette qu'il n'y ait pas eu "de garde-fous" : "On ne peut pas envoyer tout et n'importe quoi à des parents", ajoute-t-il. Laurent Zameczkowski met plus globalement en cause l'administration qu'il qualifie de "machine froide et insensible", "complètement déshumanisée". Il juge "hallucinant" et "complètement dingue que ces personnes agissent comme des robots" alors qu'ils sont "censés être des humains". "Même les intelligences artificielles sont capables de mieux", ironise-t-il.
Face à la polémique sur ces courriers, Gabriel Attal doit se rendre au rectorat de Versailles lundi matin. Laurent Zameczkowski en appelle donc directement au ministre de l'Éducation nationale pour "qu'il y ait une prise de conscience réelle aujourd'hui que malheureusement les parents se trouvent souvent confrontés à un mur froid, insensible". Le porte-parole de la PEEP explique ainsi que de nombreux parents se retrouvent "complètement démunis" et dans un "niveau de détresse énorme" face à l'administration de l'Éducation nationale, et pas seulement dans le cas de harcèlement scolaire.
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