Mixité sociale à l'école : le ministre de l'Éducation nationale précise ses pistes de travail pour sortir de la "ségrégation scolaire"
"La France est un des pays de l'OCDE où la ségrégation scolaire est la plus forte", a reconnu le ministre de l'Éducation nationale, invité de France Culture mercredi 22 février. Présenté comme l'une de ses priorités, Pap Ndiaye doit annoncer à la fin du mois prochain son plan sur la mixité sociale à l'école.
Parmi les "leviers" d'action possibles à mettre en place "en partenariat avec les collectivités" locales, Pap Ndiaye met en avant "les sections d'excellence". "On peut agir en créant des sections d'excellence dans les territoires homogènes par le bas", avance-t-il. Il explique qu'un tel dispositif permettrait "de conserver une population scolaire qui sinon s'en irait". À la rentrée 2022, le ministère de l'Éducation nationale avait indiqué la création de "43 nouvelles sections internationales dans des collèges parmi les plus défavorisés". Ce mercredi, sur France Culture, Pap Ndiaye semble aller encore plus loin et affirme avoir "décidé que toutes les sections internationales seraient créées dans des collèges et des lycées défavorisés".
Engager le privé dans cet "effort de mixité sociale et scolaire"
"On peut agir également en procédant à des binômes de collèges", lance le ministre de l'Éducation nationale. Il fait ici référence à l'expérimentation de secteurs "multi-collèges" menés dans six établissements scolaires, au nord de Paris. Cette méthode d'affectation des élèves consiste à mettre en relation deux "collèges proches géographiquement, mais très contrastés socialement". Il s'agit ainsi de "rapprocher les populations scolaires des deux établissements concernés", précise Pap Ndiaye. Il indique que "200 binômes pouvant faire l'objet d'un tel rapprochement" ont été identifiés en France.
Pap Ndiaye appelle également à "trouver un accord" avec l'enseignement privé sous contrat, afin que celui-ci "participe de cet effort de mixité sociale et scolaire". Il souhaite ainsi qu'un "protocole d'accord" soit conclu avec l'enseignement privé sous contrat "par lequel il s'engagera dans une démarche qui augmentera la proportion de boursiers dans les établissements concernés". Le ministre assure que le taux de boursiers dans l'enseignement privé sous contrat est "actuellement inférieure à 10 %". Il juge cette proportion "trop faible au regard de la composition sociale de nos effectifs scolaires". Enfin, Pap Ndiaye évoque "la sectorisation", sans toutefois donner plus de précisions.
Le ministère de l'Éducation nationale et de la Jeunesse poursuit ses concertations avec les organisations syndicales représentatives du privé sous contrat et du public, les structures représentatives et les fédérations de parents d'élèves, les collectivités locales et les autres ministères concernés. Une réunion avec l'ensemble de ces acteurs est prévue d'ici à la fin du mois de mars, précise le ministère.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.