Réforme du collège : trois dossiers qui fâchent au programme
Bruno Le Maire et 152 parlementaires de droite et du centre ont envoyé, mercredi, un courrier à François Hollande pour lui demander le retrait cette réforme.
Le député UMP Bruno Le Maire, appuyé par 152 autres parlementaires de droite et du centre, a réclamé dans une lettre ouverte adressée, mercredi, au président de la République le retrait de la réforme du collège.
Tous dénoncent le fait "de couper la langue française de ses racines en réduisant l'enseignement du latin à de simples notions de civilisation", "de rendre facultatif l'enseignement des Lumières au collège" et "de fragiliser l'apprentissage de l'allemand en France en supprimant les classes bilangues".
Francetv info revient sur les mesures de cette réforme, portée par la ministre de l'Education Najat Vallaud-Belkacem, qui fâchent la droite et une partie du monde éducatif.
La réforme du latin et du grec
Les options latin et grec sont supprimées dans la dernière mouture du projet de réforme. Elles sont remplacées par un autre dispositif, explique Ouest-France. Un des huit nouveaux enseignements pratiques interdisciplinaires (EPI) mis en place sera ainsi consacré aux langues et cultures de l'Antiquité, ainsi qu'un "enseignement de complément" (une heure en cinquième, puis deux heures en troisième et quatrième).
"Les profs de langues anciennes craignent de se retrouver avec la portion congrue : il va falloir convaincre les profs d'histoire, de maths ou de sciences de mener un cours interdisciplinaire avec celui de latin", détaille le quotidien.
Ce mauvais coup porté aux langues de Virgile et de Homère a même ému Julien Dray. L'ancien député socialiste de l'Essonne s'est joint au chœur des protestataires, en martelant, mercredi sur RTL, que non, "le latin et le grec ne sont pas périmés".
La suppression des classes bilangues et européennes
La réforme du collège met aussi quasiment fin aux classes bilangues, qui proposent d'apprendre deux langues vivantes à partir de la 6e, et aux classes européennes, qui prévoient davantage d'heures pour l'apprentissage de langues étrangères.
Les défenseurs de l'allemand, à commencer par l'ex-Premier ministre socialiste Jean-Marc Ayrault, y voient une menace pour l'enseignement de cette langue en France.
"Dans sa disposition visant à maintenir uniquement 'les classes bi-langues 6e assurant la continuité de l'apprentissage d'une langue vivante autre que l'anglais à l'école élémentaire', la réforme aura pour conséquence la disparition de nombreuses classes bi-langues où l'allemand était enseigné uniquement à partir de la 6e et non dès les classes de primaire", expliquait Jean-Marc Ayrault dans le JDD à la mi-avril.
Une analyse partagée par les professeurs d'allemand et dans les régions frontalières comme la Lorraine. Pour les rassurer, le ministère de l'Education nationale répond que l'enseignement de la deuxième langue est désormais avancé d'un an, en cinquième, ce qui est un avantage pour tous les élèves. Aujourd'hui, l’espagnol ou l’allemand ne démarrent qu’en quatrième.
Les programmes d'histoire
Le programme d'histoire censé entrer en vigueur à la rentrée 2016 s'inspire des propositions du Conseil supérieur des programmes. Il soulève également plusieurs inquiétudes. Notamment parce que, "pour la première fois, certains sujets seront obligatoires et d'autres facultatifs", explique Europe 1. Ce qui fait craindre des impasses.
Bruno Le Maire et ses co-signataires estiment ainsi que "l'enseignement des Lumières au collège" va devenir facultatif. En quatrième, en effet (voir le document), le thème "Un monde dominé par l'Europe : empires coloniaux, échanges commerciaux et traites négrières" est ainsi indiqué en gras comme obligatoire, tandis que "Sociétés et cultures au temps des lumières" est un thème facultatif.
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