Uniforme à l'école : l'expérimentation pour la rentrée 2024 peine à trouver des candidats
Combien d’élèves porteront l’uniforme, à la rentrée prochaine ? L’expérimentation, souhaitée par Emmanuel Macron et Gabriel Attal, doit démarrer en septembre et pour deux ans, avant une éventuelle généralisation en 2026. La date limite pour que les collectivités se portent candidates a été reporté au 15 juin. Elle était initialement prévue le 15 février. Le ministère de l’Éducation nationale l’avait repoussée pour laisser plus de temps aux éventuels volontaires.
À l'annonce de cette expérimentation de l'uniforme à l'école, en décembre 2023, les candidats étaient nombreux à se faire entendre. Les établissements scolaires sont finalement 124 à souhaiter s’engager et seulement 79 projets étaient totalement bouclés à la veille de la date limite du 15 juin, selon le ministère de l’Éducation.
Un projet loin de faire l'unanimité
Le processus a été abandonné à certains endroits, par manque d’enthousiasme. En effet, les mairies, les départements ou encore les régions qui s'étaient portées volontaires, à l'automne 2023, étaient soumises à l'aval des conseils d’écoles ou conseils d’administrations, dans les collèges et les lycées pour la mise en place de cette expérimentation. Très vite, les collectivités se sont retrouvées confrontées au refus des enseignants, des parents ou encore élèves eux-mêmes.
Dans le département de l’Allier par exemple, qui s’était lancé dans l’aventure pendant l’hiver 2023, aucun collège n’a finalement souhaité participer à l’initiative. À Marseille, ce sont les élèves d’un collège qui ont voté contre. Idem dans une cité scolaire du Mans, dans la Sarthe. Dans les Côtes-d'Armor, les parents d’élèves ont manifesté contre, le maire a donc abandonné.
"Certains ont reculé devant la complexité du dispositif"
Si l'engouement n'est pas aussi fort qu'espéré par le ministère de l'Éducation, des expérimentations vont bien avoir lieu à certains endroits. Cinq écoles à Nice (Alpes-Maritimes) et à Tourcoing (Nord), trois à Neuilly-sur-Marne (Seine-Saint-Denis) et une seule à Limoges (Nouvelle-Aquitaine). À Metz, en Moselle, six écoles feront partie du dispositif, même si les élèves ne porteront qu’une blouse, par-dessus leurs vêtements.
Dans la commune de Saint-Doulchard, dans le Cher, deux écoles ont finalement accepté de tester l'uniforme, sur les cinq initialement identifiées. Le maire, Richard Boudet, n’imaginait pas une procédure si lourde : "Nous pensions que ça serait beaucoup plus simple, la mise en place de cette tenue vestimentaire commune. Il fallait être très motivé. Il y a d'autres maires qui, au départ, étaient plutôt partants pour cette expérimentation. Quand ils ont vu la complexité du dispositif, ils ont reculé" confie-t-il.
Seules deux communes se sont déjà lancées dans l'expérimentation en cours d'année. L'école de la Chevalière à Béziers, dans l'Hérault et une autre, à Puteaux, dans les Hauts-de-Seine.
Autre enjeu de l'uniforme : la fabrication
Le made in France, promu par le gouvernement, est très souvent hors de prix pour les collectivités. Certaines tentent donc de limiter les impacts environnementaux et sociaux en choisissant des fournisseurs qui produisent en Europe et non pas en Asie.
Mais les délais sont courts. Selon nos informations, il est possible que les tenues ne soient pas toutes prêtes pour le jour de la rentrée, le 2 septembre 2024.
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