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Entre 70 % et 80 % des cabinets médicaux sont en grève, selon les syndicats

La plupart des cabinets médicaux de ville ont "baissé le rideau" mercredi 24 décembre, annonce la Confédération des syndicats médicaux français.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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La fermeture des cabinets et la grève des gardes, du 24 au 31 décembre, sont les modes d'action choisis par plusieurs syndicats de médecins généralistes et spécialistes.  (MAXPPP)

Entre 70 % et 80 % des cabinets médicaux de ville ont "baissé le rideau" mercredi 24 décembre, annonce la Confédération des syndicats médicaux français (CSMF), sur son site. "Face à l'ampleur du mouvement, les préfets ont dû s'atteler à de vastes procédures de réquisition sur l'ensemble du territoire", affirme le CSMF. Le mouvement doit se poursuivre jusqu'au 31 décembre. "Ce mouvement va se poursuivre et encore s'amplifier entre Noël et le Nouvel An", prévient le CSMF.

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"Nous, les médecins, ne sommes pas des excités, ce n'est pas dans nos habitudes de batailler comme ça. C'est que vraiment, la coupe est pleine, on n'en peut plus", assure Jean-Paul Ortiz, le président de la CSMF, qui regroupe généralistes et spécialistes.

Outre la revalorisation à 25 euros des consultations pour les généralistes, les libéraux demandent la réécriture, voire le retrait pur et simple, du projet de loi santé porté par la ministre Marisol Touraine. Depuis plusieurs semaines, les appels à la grève se multiplient, syndicats de pédiatres, cardiologues ou encore radiologues se sont engouffrés dans la brèche, avec parfois des revendications propres. Les pédiatres, par exemple, s'inquiètent d'être la spécialité "la moins bien rémunérée". 

Contre la "bureaucratisation de la médecine libérale"

Tous dénoncent la généralisation du tiers payant d'ici à 2017. Cette mesure est, selon eux, difficile à mettre en œuvre et elle pourrait entraîner des retards de paiement. Egalement dans leur ligne de mire, le pouvoir accru des agences régionales de santé (ARS), chargées d'assurer la politique sanitaire nationale sur les territoires, synonyme selon eux d'"étatisation" de la santé.
 
"Le fil rouge de cette loi de santé, c'est d'organiser la médecine de proximité par les ARS", assure le président de la CSMF, qui regroupe généralistes et spécialistes, en référence au service territorial de santé au public que veut mettre en place la ministre, et qui fait craindre aux médecins la fin de leur liberté d'installation.
 
Les ARS pourront par exemple subordonner l'attribution de subventions à la participation à ce service territorial de santé. Ce service est destiné à répondre aux besoins du territoire et à favoriser la coopération entre professionnels. "C'est une bureaucratisation et une administration de la médecine libérale avec l'hôpital au milieu", juge Jean-Paul Ortiz, le président de la CSMF Ortiz. Son syndicat redoute, comme la Fédération de l'hospitalisation privée (FHP) qui appelle à la fermeture des cliniques à partir du 5 janvier, l'exclusion des établissements privés du nouveau service public hospitalier.
 
Pour l'heure, la ministre Marisol Touraine exclut de répondre aux revendications des libéraux avant la rentrée, quand seront relancées les discussions.

Difficile de mesurer le taux de mobilisation

Mardi 23 décembre, la CSMF dénonçait "les préférences affichées du gouvernement". Marisol Touraine est en effet parvenue à un accord avec les urgentistes, qui ont levé un préavis de grève illimité au bout de 24 heures et obtenu des avancées sur leur temps de travail. Le même jour, les généralistes étaient appelés à garder porte close par leurs principaux syndicats, MG France se félicitant d'un taux de mobilisation de 80%. Difficile à mesurer, leur mouvement n'a pas encore eu d'effet notable sur les services d'urgences, où la vigilance est renforcée. 

A la fermeture des cabinets pourrait s'ajouter le transfert vers l'hôpital public d'interventions non urgentes des cliniques, où exercent de nombreux libéraux, avait récemment prévenu le président de la Fédération de l'hospitalisation privée. Mais les agences régionales de santé peuvent réquisitionner les médecins grévistes pour assurer la continuité des soins promise par la ministre.

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