Projet de loi sur la fin de vie : des élus LR dénoncent une manipulation du calendrier législatif

Pour Les Républicains, le gouvernement a choisi la date du vote du projet de loi sur la fin de vie, le 27 mai prochain, en fonction des élections européennes.
Article rédigé par franceinfo - Benjamin Fontaine
Radio France
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Le texte du projet de loi sur la fin de vie doit arriver à l'Assemblée nationale le 27 mai 2024. (Photo d'illustration). (EMMANUEL DUNAND / AFP)

Les 71 membres de la commission spéciale qui examinent le projet de loi sur la fin de vie et l'accompagnement des malades se réunissent pour la première fois lundi 22 avril. Avant d'éplucher les 21 articles du texte, ils vont d'abord entendre les avis de médecins, philosophes, sociologues ou encore représentants des cultes. Le projet doit ensuite arriver dans l'hémicycle le 27 mai.

Mais ce choix de date interpelle certains élus Les Républicains, qui dénoncent une manipulation. Les auditions ont lieu en pleine vacance parlementaire, puis le vote est prévu trois jours avant le scrutin des législatives européennes. Pour le député et médecin Philippe Juvin, cela prouve que le gouvernement a besoin d'un tremplin. "On a demandé à ce que le vote ait lieu deux ou trois jours après les élections européennes, cela nous a été refusé sur des motifs faux et futiles."

"Ils veulent une victoire au Parlement avant les élections européennes."

Philippe Juvin

à franceinfo

L'autre piège tendu à la droite est le fait d'accentuer l'opposition entre les progressistes et les conservateurs. Un contresens absolu pour Annie Genevard, numéro 2 des Républicains, qui considère qu'"il n'y a pas les modernes qui voudraient administrer la mort, et les anciens qui voudraient l'empêcher. C'est un raccourci très réducteur."

Voter "en son âme et conscience"

L'enjeu pour Les Républicains, c'est aussi d'éviter les divisions, dont le parti "n'a pas besoin en ce moment", souffle un élu. De son côté, le député du Bas-Rhin, Patrick Hetzel a fait ses calculs. Trois-quarts de ses collègues devraient, comme lui, voter contre ce texte. Mais pas question de pointer les autres du doigt. "Il me semble essentiel de voter librement en son âme et conscience, mais sur des questions comme celles-ci, ça a encore plus de sens évidemment."

Le Rassemblement national dénonce, lui aussi, une manipulation du gouvernement. Mais pour le RN, largement en tête dans les sondages pour les législatives européennes, l'enjeu est moins important.

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