Féminicides : le gouvernement annonce de nouvelles mesures pour protéger les victimes et suivre les auteurs de violences conjugales
Deux missions d'inspection avaient été commandées par le gouvernement après les récents féminicides de Mérignac et d'Hayange.
Le gouvernement a annoncé, mercredi 9 juin, de nouvelles mesures pour renforcer la protection des victimes et le suivi des auteurs de violences conjugales, après le féminicide de Mérignac (Gironde), le 4 mai, et celui commis à Hayange (Moselle), le 20 mai.
Quelque 3 000 "téléphones grave danger" seront mis à disposition des juridictions d'ici début 2022 contre 1 324 aujourd'hui, et un fichier des auteurs de violences conjugales sera mis en place. Une instance de suivi judiciaire des situations individuelles sera également créée dans les tribunaux et réunira magistrats, forces de sécurité intérieure, service pénitentiaire d'insertion et de probation et associations dédiées. Le gouvernement annonce en outre le "renforcement du contrôle et de la détention" d'armes et un comité de suivi des mesures.
Enfin, la secrétaire d'Etat chargée de l'Egalité femmes-hommes, Elisabeth Moreno, promet dans Ouest-France (article abonnés) "un plan de renforcement du recours au bracelet anti-rapprochement" et promet de faire en sorte que "les femmes puissent déposer plainte" dans les hôpitaux.
Des "défaillances" dans le féminicide de Mérignac
Ces mesures interviennent alors que les auteurs du rapport diligenté après le féminicide de Mérignac ont rendu leurs conclusions mercredi. Ils recommandent "d'examiner la dangerosité" de l'auteur des violences "avant tout aménagement de peine". Pour cela, ils proposent de "modifier la loi afin que tout aménagement de peine soit précédé d'une expertise". Ils proposent aussi "d'améliorer la protection de la victime préalablement à la libération" du conjoint violent, "de renforcer et sécuriser la communication entre les services compétents" afin qu'ils puissent prendre des "décisions rapides" et enfin "de mieux piloter localement la protection des victimes".
Ils suggèrent également d'attribuer à la victime un "téléphone grave danger", et cela "avant la libération de l'auteur des violences" et de l'informer "systématiquement" de l'évolution de la situation de ce dernier. Enfin, ils proposaient une série de mesures pour améliorer la communication interservice et les compétences des fonctionnaires traitant des violences conjugales graves, comme la mise en place une "unité de protection de la famille" dans tous les commissariats de Gironde, où a eu lieu le féminicide.
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