Affaire Olivier Duhamel : le directeur de Sciences Po reconnaît avoir été prévenu en 2019 des accusations d'inceste
Frédéric Mion a confirmé dans les colonnes du "Monde", mercredi, avoir été informé par l'ancienne ministre de la Culture, Aurélie Filippetti.
Le directeur de Sciences Po Paris a reconnu, mercredi 6 janvier dans Le Monde, avoir été informé dès 2019 des accusations d'inceste visant Olivier Duhamel. Dans un livre publié jeudi, la juriste Camille Kouchner affirme que le constitutionnaliste a agressé sexuellement son frère jumeau quand il avait 14 ans. Le politologue avait annoncé lundi mettre fin à l'ensemble de ses fonctions, dont celle de président de la Fondation nationale des sciences politiques, après ces révélations.
Dans la foulée, le directeur de l'Institut de Sciences politiques de Paris avait exprimé dans un communiqué sa "stupeur" face à ces accusations. "[Frédéric Mion] nous a confirmé qu'il n'était pas au courant et qu'il trouvait infamant qu'un membre du conseil puisse dire le contraire", a précisé le président de l'Unef Sciences Po et l'un des deux représentants des étudiants dans cette instance de direction, interrogé par Le Monde.
"Je suis prêt à en subir les conséquences"
Frédéric Mion a toutefois admis dans l'article du quotidien qu'il avait été prévenu bien avant cette date des soupçons d'inceste pesant sur Olivier Duhamel. Selon Le Monde, l'ancienne ministre de la Culture, Aurélie Filippetti (qui est également enseignante à Sciences Po) l'avait prévenu après avoir découvert ces accusations par deux proches du constitutionnaliste. "Je vais trouver à son cabinet Jean Veil, avocat dont Olivier Duhamel est l'associé, a déclaré Frédéric Mion au journal. Il m'assure qu'il ne s'agit que de rumeurs. Je me suis laissé berner."
"C'est vrai, je n'ai pas réagi après avoir été contacté par cette enseignante."
Frédéric Mion, directeur de l'IEP de Parisau "Monde"
"J'aurais dû aller trouver Olivier Duhamel. C'était un devoir élémentaire. Je prends toute la responsabilité de ce manque de prudence, mais la faute s'arrête à moi, a poursuivi le directeur de l'IEP. J'ai été inconséquent et j'ai manqué de discernement. Je suis prêt à l'entendre et à en subir les conséquences." Quelques étudiants se sont rassemblés à l'entrée du bâtiment principal de Sciences Po Paris, jeudi 7 janvier, pour réclamer la démission de Frédéric Mion.
Aujourd'hui nous sommes devant #SciencesPo pour exiger la démission de notre directeur qui savait depuis 2019 que Olivier #Duhamel était un #pédocriminel ! https://t.co/XEfBQCtBSn#MionDémission #DuhamelGate #MeToo pic.twitter.com/bSXznBg3AG
— EELV Sciences Po (@EelvPo) January 7, 2021
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