"Au président de savoir s’il veut un accord" : avant la CMP sur la loi immigration, des négociations sous haute pression

Les 14 députés et sénateurs de la commission mixte paritaire se réuniront lundi pour trouver un compromis sur le projet de loi immigration.
Article rédigé par Julie Marie-Leconte
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Gérald Darmanin prend la parole dans l'hémicycle de l'Asemblée nationale, lors du débat sur la motion de rejet du texte immigration, le 11 décembre. (LUDOVIC MARIN / AFP)

Les débats n'ont pas encore officiellement commencé à la commission mixte paritaire que tout le monde s'affaire déjà à trouver un compromis sur la loi immigration, rejetée à l'Assemblée lundi 11 décembre après l'adoption d'une motion de rejet par les députés de l'opposition.

Les tractations vont se poursuivre tout le week-end, avant que les 14 députés et sénateurs de la commission mixte paritaire se revoient lundi, à 17 heures. D'ores et déjà, un accord est trouvé pour reporter à plus tard une réforme de l’aide médicale d’Etat. Les discussions se poursuivent notamment sur le délai de résidence avant de débloquer des droits aux allocations, et sur les régularisations dans les métiers en tensions, parties pour rester à la main des préfets. 

Si le processus semble donc avancer, il se fait sous grande pression. Celle des Républicains notamment, qui ont écrit directement à Emmanuel Macron pour exiger, encore, une réforme de la Constitution en plus de la nouvelle loi. Cela tient du chantage, avoue-t-on dans les rangs des LR, "mais après tout, au président de savoir s’il veut un accord", cingle un député de droite.

Elisabeth Borne "a remis sa casquette de grande négociatrice"

"Ils jouent leurs cartes", note de son côté un conseiller de l’exécutif. "Qu’ils fassent attention à ne pas aller trop loin, s’ils ne veulent pas être responsables de ne pas avoir de texte du tout", s’agace une source parlementaire. Jeudi soir, pendant plus de deux heures et demie, lors d’une réunion à l’Assemblée, Elisabeth Borne a rassuré ses troupes. Le camp d’en face commencerait à comprendre qu’il n’y aura ni accord lundi ni vote mardi sur un texte qui heurterait trop la majorité.

Pourtant, elle a aussi été très claire, raconte un témoin : il faut un texte, parce que "les Français ne comprendraient pas que nous n’agissions pas". "Elle a remis sa casquette de grande négociatrice", se félicite un conseiller du pouvoir. Un bon accord en politique est un accord où personne ne perd la face.

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