L'"Ocean Viking" est entré dans les eaux françaises
La Corse a proposé d'accueillir le bateau humanitaire "Ocean Viking" avec ses 234 migrants coincés à bord depuis vingt jours maintenant. Pour l'heure, l'État français n'a pas donné son feu vert et renvoie toujours la responsabilité sur l'Italie.
L'Ocean Viking est entré jeudi 10 novembre après 7 heures dans les eaux françaises, selon le site de géolocalisation vesselfinder.com. À 10h24, il se trouvait au large d'Aléria (Haute-Corse).
Le navire humanitaire est bloqué en mer depuis 20 jours avec 234 migrants à bord. L'ONG SOS Méditerranée a effectué une quarantaine de demandes auprès de différents États européens pour pouvoir accoster et débarquer en lieu sûr les rescapés. Par la voix du président de l'exécutif corse Gilles Simeoni, la Corse a proposé d'accueillir le navire humanitaire tout comme Marseille. Le maire Benoît Payan a indiqué sur France Bleu Provence mercredi que la ville était en "capacité" d'accueillir les naufragés. Mais pour l'heure, SOS Méditerranée n'a reçu aucune réponse des autorités françaises, affirme Sophie Beau.
La tension a même grimpé d'un cran entre la France et l'Italie Paris dénonçant le refus "inacceptable" de Rome de le laisser accoster et Bruxelles appelant au débarquement immédiat de tous les migrants. "La règle européenne, c'est que le bateau doit débarquer dans le port le plus proche, qui est un port italien, les Italiens doivent donc respecter la règle européenne", a martelé jeudi sur France 2 le ministre de l'Économie et des Finances Bruno Le Maire, faisant écho aux propos du porte-parole du gouvernement Olivier Véran la veille sur franceinfo. "Si l'on commence à dévier à cette règle-là, il n'y a plus de solidarité possible, il n'y a plus de gestion efficace des flux migratoires, a estimé Bruno Le Maire. "Cela n'exclut pas de faire preuve d'humanité […] mais si nous avons définis des règles, c'est pour qu'elles soient appliquées".
>> Ocean Viking : trois questions sur le droit maritime et l'accueil des migrants en Méditerranée
Sur les plus de 1 000 migrants recueillis en mer par quatre bateaux ambulance, après avoir fui de Libye sur des embarcations de fortune, seuls ceux sauvés par l'Ocean Viking de l'ONG SOS Méditerranée étaient encore bloqués mercredi au large de l'Italie.
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