Loi immigration : "Le Conseil constitutionnel ne doit pas être le bouc émissaire", réagit Xavier Bertrand

Le président LR de la région Hauts-de France prend le contre-pied des ténors de son parti en n'accablant pas le Conseil constitutionnel après la censure de plus du tiers de la loi immigration. "On se fait balader par le gouvernement", dit-il.
Article rédigé par franceinfo
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Le président Les Républicains (LR) de la région Hauts-de-France, Xavier Bertrand, le 26 janvier 2024 sur franceinfo. (FRANCEINFO / RADIO FRANCE)

"Le Conseil constitutionnel ne doit pas être le bouc émissaire". Invité de franceinfo vendredi 26 janvier, le président Les Républicains (LR) de la région Hauts-de-France réagit à la très large censure de la loi immigration par l'institution, jeudi. Rien à voir avec les réactions des ténors de son parti. Le président de LR, Éric Ciotti, dénonce ainsi "un hold-up démocratique" de l'institution. "Ce n'est plus le Parlement qui fait la loi dans ce pays", abonde Bruno Retailleau, chef de file des sénateurs LR.

Laurent Wauquiez s'insurge lui contre "un coup d'État de droit", dans Le Parisien/Aujourd'hui en France. Xavier Bertrand en profite pour marquer sa différence avec le président LR de la région Auvergne-Rhône-Alpes, possible candidat du parti à la présidentielle de 2027. "J'ai un profond désaccord avec lui sur la conception de la République, de l'État de droit et sur le respect de nos institutions", affirme-t-il. Un désaccord qui "devra être tranché au sein des Républicains".

Il fait même la leçon à ses collègues de LR. "Dans les temps difficiles que l'on vit, très perturbés, il faut aussi garder son calme. Quand on est dans l'opposition, quand on veut gouverner, on ne peut pas raconter n'importe quoi. On ne peut pas s'en prendre aux institutions comme on le fait aujourd'hui. Quand les responsables politiques chauffent tout le monde à blanc, vous risquez d'avoir une fin de mandat qui pourrait un jour ressembler à celle de Trump, aux États-Unis", prévient-il.


Pour le reste, LR s'est "fait balader par le gouvernement" avec qui il a passé l'accord qui a mené au texte largement censuré. L'exécutif "a fait voter ce texte en espérant que le Conseil constitutionnel allait censurer", explique Xavier Bertrand. Il "attend, avant les européennes, qu'il y ait deux textes qui soit présentés : l'un avec les mesures manquantes censurées par le Conseil constitutionnel et l'autre sur l'aide médicale d'État". Le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, a prévenu, jeudi soir sur TF1 : le gouvernement "ne représentera pas de projet de loi" sur l'immigration.

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