Affaire Barbarin : l'enquête pour "non-dénonciation" classée sans suite
L’affaire secoue le diocèse de Lyon depuis plusieurs mois. Le cardinal Philippe Barbarin avait été mis en cause pour non-dénonciation d’agressions sexuelles sur mineurs et non-assistance à personne en danger. L’enquête, ordonnée fin mars, a été classée sans suite ce lundi par le procureur de la République de Lyon qui a estimé que les infractions n’étaient pas constituées.
Les plaintes avaient été déposées par des victimes du père Preynat pour des faits d’agressions sexuelles commis entre 1986 et 1991. Selon le parquet de Lyon, le diocèse a eu connaissance entre 2005 et 2010 de soupçons visant le père Preynat, mais la prescription est de trois ans en matière de non-dénonciation : la période ne peut donc pas être étudiée.
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"C'est la décision du procureur de la République, elle lui appartient. Je ne suis pas positionné pour juger. Et nous, nous sommes sur un débat moral, pas juridique ", a réagi François Devaux, l'un des plaignants et membre de l'association la Parole Libérée. "Ce qui m'intéresse, c'est le débat de société. Combien de temps les citoyens français vont accepter que des prêtres pédophiles soient en lien avec des enfants? " a-t-il ajouté. François Devaux n'a pas exclu la possibilité de saisir directement un juge d'instruction via une plainte avec constitution de partie civile.
"Nous n'avons pas de triomphalisme affiché, nous ne sommes pas dans une séquence de revanche" - Maître André Soulier
Maître André Soulier, l'avocat de Philippe Barbarin a déclaré sur France Info que ce classement sans suite était "sans surprise " précisant "nous n'avons pas de triomphalisme affiché, nous ne sommes pas dans une séquence de revanche, nous constatons (...) qu'il est établi que le cardinal Barbarin et ses collaborateurs n'ont commis aucune faute ".
"Il faut faire attention de ne pas transformer les chefs des diverses religions en dénonciateurs"
Maître André Soulier a précisé que son client "ne dit pas 'ouf' ce soir, ayant toujours une pensée pour les victimes ". Il a tenu à rappeler que le cardinal Barbarin n'était pas "en possession d'éléments suffisant clairs pour essayer de déclencher des poursuites " contre le père Bernard Preynat, mis en examen pour des agressions sexuelles commises sur des scouts lyonnais. "Il faut faire attention de ne pas transformer les chefs des diverses religions en dénonciateurs ", a conclu l'avocat du cardinal Barbarin.
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