Affaire d'Outreau : les accusations de Jonathan Delay au-delà du procès
Au deuxième jour du procès sur un volet de l’affaire de l’affaire d’Outreau qui n’a pas encore été jugé, l’une des parties civiles a mis en cause l’accusé, Daniel Legrand. Il comparait devant la cour d’assises des mineurs de Rennes pour viols sur des enfants. Ce sont des faits qu’il aurait commis alors qu’il avait moins de 18 ans. Parmi les parties civiles, Jonathan Delay. Enfant, il a été abusé par ses parents qui ont été condamnés en 2004 pour ces faits. Aujourd’hui, il accuse Daniel Legrand et des personnes acquittées, qu'il ne nomme pas.
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Des mises en cause au delà du box des accusés
Jonathan Delay va fêter ses 23 ans dans trois jours. Il avait six ans quand il révèle à sa famille d’accueil qu’il a subi des sévices de la part de ses parents et de "beaucoup de Monsieur et Madame". Pour ces viols dont il a été victime ainsi que ses frères, ses parents et un couple de voisins ont été condamnés. Eux, ne figurent parmi les 13 acquittés d’Outreau. Mercredi, avant que Jonathan ne dépose à la barre, le président de la cour a posé le cadre. "Vous devez dire la vérité ", a-t-il dit au jeune homme, "même si vous ne prêtez pas serment" . Jonathan, chemise noire sous une veste grise, est nerveux. Il a du mal à s’exprimer. Il y beaucoup de silences entre deux mots, au début de son témoignage. Et puis, il lâche cette phrase :
"J’ai le souvenir d’avoir été violé."
Par qui ? demande alors doucement le président, l’engageant à poursuivre. Jonathan Delay répond alors :
"La loi ne me permet pas de le dire, ils ont été acquittés"
Le président ne relève pas cette accusation terrible. Il précise au jeune homme que ce procès concerne Daniel Legrand et lui demande si cet homme aujourd’hui dans le box des accusés, fait partie des gens qui ont abusé de lui. "Oui " murmure alors Jonathan Delay.
Daniel Legrand répond "non" par un signe de la tête et regarde sa mère ainsi que ses deux sœurs assises dans la salle d’audience. Le président insiste pour obtenir des détails sur les propos et les souvenirs de l’accusateur. "Je sais qu’il était là, je suis là pour dire la vérité, j’ai des images où je le vois chez mes parents." répond le jeune homme. Il n’en dira pas plus, ni sur les actes qu’il a subis, ni sur leurs auteurs.
"Qu'est ce qui vous permet de dire ça?"interroge le magistrat."Je sais qu'il était là. J'ai certaines images où je le vois chez mes parents"
— Delphine Gotchaux (@delphgotchaux) May 20, 2015
Avant la fin de la deuxième journée d’audience, ce mercredi, Jonathan Delay devait encore répondre aux questions des avocats de la défense.
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