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Bygmalion : trois anciens cadres de l'UMP mis en examen (source judiciaire)

L'ancien directeur général Eric Cesari, l'ex-directrice des affaires financières du parti, Fabienne Liadze, et son ancien directeur de la communication, Pierre Chassat, ont été mis en examen pour les chefs de faux et usage de faux et d'abus de confiance.
Article rédigé par Delphine Gotchaux
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
  (Eric Cesari était considéré comme "l'oeil de Sarko" à l'UMP  © REUTERS | Benoit Tessier)

En garde à vue depuis jeudi matin, Eric Cesari qui était considéré comme "l'oeil de Sarko" à l'UMP, l'ex-directrice financière du parti Fabienne Liadze et son ancien directeur de la communication Pierre Chassat ont été présentés aux juges ce samedi matin dans l'affaire des fausses factures de Bygmalion, une affaire liée au financement de la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy en 2012.  Ils ont tous les trois été placés sous contrôle judiciaire avec l'interdiction d'entrer en contact avec d'autres protagonistes du dossier. Mercredi, trois anciens dirigeants de Bygmalion avaient été mis en examen pour "faux et usage de faux" ou "complicité".

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La notion d'abus de confiance montrent que les magistrats estiment que les trois anciens cadres de l'UMP ont participé d'une façon ou d'une autre au système de fausse factures mis en place entre Bygmalion et le parti, pour dissimuler l'explosion des dépenses - plus de 18 millions d'euros - du candidat Sarkozy à la présidentielle de 2012.  Les juges resserrent donc les mailles du filet, avec un seul but : savoir qui précisément est à l'origine de cette embarrassante affaire, qui a initié l'idée de facturer des meetings fictifs ou de surfacturer des meetings réels.  Eric Césari et Fabienne Liadze avaient les prérogatives de signer les bons d'engagements de dépenses. Jusqu'à présent Eric Césari avait toujours nié avoir joué un rôle dans le système, expliquant qu'il signait de nombreux documents pour "rendre service", et sans en connaitre la véritable nature. Mais il avait pourtant un rôle clé pendant la campagne de Nicolas Sarkozy, celui signer les dépenses transmises au trésorier de l'UMP. Fabienne Liadze clame son innocence, son avocate a déclaré que sa cliente n'avait commis aucune infraction, qu'elle n'était en gros qu'une exécutante.Enfin Pierre Chassat, l'ancien directeur de la communication de l'UMP dont on ne connait pas la position, son avocat a quitté le pôle financier sans faire de déclarations.

Qui va maintenant être entendu par les juges : Lavrilleux, Copé, Sarkozy...?

On imagine que les juges d'instruction voudront entendre d'autres membres de l'UMP, Jérome Lavrilleux bien sûr, l'ancien directeur adjoint de la campagne, Guillaume Lambert, ancien du cabinet Sarkozy à l’Élysée et directeur de la campagne présidentielle de 2012, et sans doute aussi à moyen terme Jean-François Copé qui dirigeait le parti à l'époque. Et pourquoi pas Nicolas Sarkozy. Jusqu'à maintenant, les deux hommes ont toujours dit ne pas avoir été au courant d'un quelconque système de fausses factures.

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"Ça veut dire que les juges estiment que l'UMP a contraint Bygmalion à établir de fausses factures" (Davet)

 Pour Gérard Davet, grand reporter au Monde et qui enquête sur cette affaire, les mises en examen de ce samedi représentent "une étape très importante car les trois anciens cadres de Bygmalion n'ont été poursuivis que pour faux et usage de faux. Là il s'agit d'abus de confiance. Ça veut dire que les juges estiment que l'UMP a contraint Bygmalion à établir de fausses factures. C'est l'échelon intermédiaire qui est poursuivi, restent les décideurs, in fine Nicolas Sarkozy…"

Ces trois mises en examen, un "étape très importante" (Gérard Davet)
  (L'affaire Bygmalion et ses principaux acteurs © IDE)

 

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