Déplacement de Macron à Las Vegas : le courriel qui plonge Pénicaud dans le trouble
Selon le "JDD", un courriel interne suggère que l'actuelle ministre du Travail et ancienne directrice de Business France avait été mise en garde sur d'éventuels coûts du déplacement d'Emmanuel Macron à Las Vegas, alors qu'il était ministre des Finances.
La ministre du Travail Muriel Pénicaud a-t-elle ignoré des mises en garde lors de l'organisation d'une soirée à Las Vegas autour d'Emmanuel Macron, en 2016 ? Un courriel publié par le Journal du dimanche relance le débat autour de l'ancienne directrice de l'agence publique Business France.
Muriel Pénicaud "briefée" avant le déplacement
En amont de ce déplacement aux Etats-Unis, la directrice de communication, François Bothy-Chesneau, se plaint de ne pas être écoutée, dans un courriel interne. Elle reproche à Muriel Pénicaud de ne pas tenir compte des questions financières liées au déplacement d'Emmanuel Macron, alors ministre des Finances. Et ce, alors même qu'elle a été "briefée" par ses équipes sur ce point.
Muriel, briefée par nos soins, ne fait rien. Donc elle gèrera aussi quand la CdesC [Cour des comptes] demandera des comptes, ce ne sera pas faute d'avoir dit et redit.
Françoise Bothy-Chesneau, directrice de communication de Business FranceCourriel du 11 décembre 2015, paru dans le "JDD"
La justice a saisi des dizaines de courriels internes à Business France, précise le JDD, alors que l'agence publique est visée par une enquête pour violation présumée des règles de mise en concurrence. La justice veut éclaircir dans quelles conditions a été organisé le déplacement d'Emmanuel Macron au Consumer Electronic Show (CES) de Las Vegas, un salon sur l'innovation. Ce 6 janvier 2016, le ministre Emmanuel Macron avait alors rencontré des dirigeants de start-up françaises.
Une visite confiée à Havas sans appel d'offres
L'organisation de ce déplacement avait alors été confiée à Havas, mais sans appel d'offres, selon Le Canard Enchaîné, à l'origine des premières révélations. Le coût de l'opération réalisée par le groupe aurait été de 381 759 euros, dont 100 000 euros pour les seuls frais d'hôtel. Dans le cadre de l'enquête préliminaire ouverte notamment pour favoritisme, les sièges de Business France et d'Havas ont été perquisitionnés le 20 juin par les policiers de l'office anticorruption.
Le quotidien Libération, lui, affirme que Muriel Pénicaud avait "validé" certaines dépenses relatives à l'organisation de la soirée. La ministre du Travail, elle, a répondu qu'elle n'avait rien à se reprocher, évoquant une "erreur de procédure" à la suite de laquelle elle avait "immédiatement déclenché un audit, interne et externe". "C'est moi qui ai alerté le conseil d'administration, c'est moi qui ai déclenché l'audit, a-t-elle insisté, qualifiant l'idée qu'elle ait pu étouffer l'affaire de "blague".
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.