Euthanasie : acquitté, le Dr Nicolas Bonnemaison rejugé aux assises
Acharnement judiciaire ? C'est ce qu'avaient dénoncé les avocats du Dr Nicolas Bonnemaison en apprenant que le parquet avait fait appel. Nicolas Bonnemaison, acquitté en juin 2014 par la cour d'assises des Pyrénées-Atlantiques, se retrouve jugé à nouveau par une autre cour d'assises, celle du Maine-et-Loire. Pour "empoisonnement" sur sept patients en fin de vie, à l'hôpital de Bayonne, en 2010 et 2011.
Lors du premier procès à Pau, l'avocat général avait requis cinq ans de prison avec sursis contre le médecin, qui avait administré des substances pour "abréger les souffrances" de sept personnes sans en parler à leurs familles. Mais les jurés avaient finalement estimé qu'il n'était "pas démontré qu'en procédant à ces injections, il avait l'intention de donner la mort aux patients" .
Bien qu'acquitté, Nicolas Bonnemaison a été radié de l'Ordre des médecins en juillet 2014, radiation confirmée quelques mois plus tard par le Conseil d'Etat. Un recours contre cette décision a été introduit auprès de la Cour européenne des droits de l'Homme. Depuis mai dernier, il a tout de même retrouvé "un poste non médical" dans un service administratif du même hôpital.
Selon son avocat, Me Arnaud Dupin, le médecin est prêt à affronter un nouveau procès. "Il connait" dit-il "les moindres détails de son dossier" .
Deux familles seulement sont parties civiles dans ce procès. La plupart des autres familles soutiennent le médecin, à l'image de Patricia Dhooge, veuve de Fernand. "Le docteur Bonnemaison" déclare-t-elle, "n'a rien fait , il a juste abrégé des souffrances".
A Angers, jusqu'au 24 octobre, près de 80 témoins vont défiler à la barre, dont l'ancien ministre de la Santé Bernard Kouchner, à l'origine de la première loi portant sur le "droit au soulagement de la douleur" en 2002, ou encore le député Les Républicains Jean Leonetti, à l'origine de la loi de 2005 qui encadre encore aujourd'hui la fin de vie. Celle-ci pourrait d'ailleurs être supplantée début 2016 par une nouvelle loi, co-signée cette fois-ci par Jean Leonetti et Alain Claeys (PS), autorisant une "sédation profonde et continue jusqu'au décès" pour les patients atteints de pathologies incurables.
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