Eva Joly demande à François Hollande une "opération mains propres"
Lors d'un discours, l'ancienne juge d'instruction et candidate à la présidentielle parle de "semaine noire pour la démocratie".
La mise en examen de Nicolas Sarkozy et l'information judiciaire visant Jérôme Cahuzac, la même semaine, ne laissent pas cette ancienne juge d'instruction et candidate à la présidentielle indifférente. Eva Joly a réclamé "solennellement" à François Hollande "un plan d'urgence contre les affaires", une "opération 'mains propres' à la française", samedi 23 mars. "Nous venons de vivre une semaine noire pour la démocratie", a déploré Eva Joly lors du conseil fédéral d'Europe Ecologie-les Verts, évoquant également la perquisition du domicile parisien de Christine Lagarde dans l'affaire Tapie.
"Qui peut croire que cette cascade d'affaires déversant leur trop plein de boue sur notre vie politique restera sans conséquences ?", a demandé la députée européenne EE-LV. Selon elle, "le chantier de la République exemplaire n'a pas été engagé avec assez de vigueur par François Hollande, et nous voilà rattrapés par la question de la collusion entre les milieux d'affaires et la classe politique engoncés jusqu'au cou dans l'eau saumâtre des affaires".
"L'UMP a l'Etat de droit dans son collimateur"
"Comme, dans le même temps on demande au peuple de se serrer la ceinture, et que ce sont les mêmes qui font assaut d'orthodoxie budgétaire et se retrouvent pris la main dans le pot de confiture, comment s'étonner que les Françaises et les Français n'accordent plus aucun crédit à la parole des politiques ?", estime-t-elle. "Nous devons de toute urgence renforcer les règles éthiques qui régissent notre vie publique, renforcer les moyens consacrés à la traque de l'évasion fiscale et de la corruption, protéger de manière accrue l'indépendance de la presse et de la justice".
Eva Joly a par la suite "appelé ses amis socialistes à ne pas, par leurs silences gênés, laisser supposer qu'ils auraient la moindre pusillanimité dans la conduite du combat contre la gangrène des affaires (...) Si nous refusons le combat frontal, si nous tergiversons, si nous faiblissons, alors le pire est à prévoir", s'alarme l'ancienne juge d'instruction, qui s'en prend vivement à la droite. "Qu'on regarde déjà avec quelle arrogance incroyable les archers de l'UMP font feu de tout bois pour décrédibiliser à l'avance le travail des juges. Ils mentent avec hargne et mordent avec férocité. Dans leur collimateur, derrière les juges, c'est l'état de droit qui est visé".
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