L'ancien trader Jérôme Kerviel incarcéré à la prison de Nice
Il a passé la nuit au commissariat de Menton. Venu d'Italie, il a été arrêté juste après avoir franchi la frontière, dimanche soir.
Après avoir passé la nuit au commissariat de Menton, Jérôme Kerviel a été emprisonné à maison d'arrêt de Nice (Alpes-Maritimes), lundi 19 mai, a annoncé le procureur général de la République. L'ex-trader de la Société générale était arrivé en France dimanche peu avant minuit, heure limite à laquelle il devait se présenter à la police, sous peine d'être considéré comme un fugitif par la justice française.
Jérôme Kerviel était convoqué en vue de purger sa peine. L'ancien trader a été définitivement condamné à cinq ans de prison, dont trois ferme, pour avoir provoqué des pertes colossales de 4,9 milliards d'euros pour son ancienne banque.
"Je n'ai jamais été en fuite, j'ai toujours assumé ma responsabilité", a-t-il déclaré dimanche dans la journée, après avoir laissé planer tout le week-end – alors qu'il se trouvait encore côté italien – le suspense sur ses intentions. Il a terminé sa marche, entamée à Rome, entouré d'une dizaine d'amis et de soutiens.
"Il peut faire une demande de grâce"
Dès samedi, il avait assuré sur France 2 son intention de purger sa peine et de ne pas demander de grâce présidentielle à François Hollande. En revanche, il avait sollicité le président de la République, lui demandant d'assurer "l'immunité" en faveur de témoins dans son dossier.
Jérôme Kerviel "peut faire des demandes à l'institution judiciaire pour aménager sa peine" et il peut "saisir le président de la République (...) d'une demande de grâce", a observé dimanche le ministre des Finances, Michel Sapin, sur RTL. "Cela fait partie de la loi et du respect des droits des uns et des autres, mais qu'on arrête avec ce cinéma", a conclu le ministre.
Un "escroc" ou un nouveau "capitaine Dreyfus" ?
Le "combat" s'annonce rude pour Jérôme Kerviel alors que le cas de l'ancien trader, ainsi que sa stratégie, divisent. Au Front de gauche, par exemple, "tous, on soutient" Jérôme Kerviel, a déclaré Jean-Luc Mélenchon sur BFMTV. "Parce qu'on pense qu'il est innocent. A gauche, on est comme ça, depuis l'Affaire Dreyfus. Dreyfus n'était pas des nôtres et on l'a soutenu, a-t-il poursuivi. C'est un brave mec, qui arrive de sa campagne profonde, qui s'est brûlé au soleil."
Michel Sapin a quant à lui estimé, dimanche, que Jérôme Kerviel était "un escroc" qui a été "condamné" et "doit bien entendu purger sa peine". "Si on regarde les choses en face (...) monsieur Kerviel est un délinquant et un délinquant condamné par la justice française pénalement, a déclaré le ministre des Finances au Grand Jury RTL-Le Figaro-LCI. Il y a des responsabilités de la banque dans le processus, mais c'est un escroc."
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