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Justice, Hollande, Bygmalion... ce qu'il faut retenir de l'interview de Sarkozy après sa mise en examen

Dans un entretien accordé à TF1 et Europe 1, l'ancien président s'est défendu, dénonçant notamment "une instrumentalisation politique d'une partie de la justice" contre lui. Il livre aussi quelques pistes quant à son avenir à l'UMP.

Article rédigé par Mathieu Dehlinger
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 5min
L'ancien président français Nicolas Sarkozy, le 28 février 2014, à Berlin (Allemagne). (CLEMENS BILAN / AFP)

Il "veut prendre les Français à témoin". Nicolas Sarkozy a considéré qu'il était "venu [pour lui] le temps de [s']expliquer", mercredi 2 juillet, quelques heures après sa mise en examen dans une affaire de trafic d'influence.

Pour se défendre, l'ancien président de la République a accordé une interview à Europe 1 et TF1, où il tire à boulets rouges sur l'actuel gouvernement et les magistrats. Francetv résume les principaux points de son intervention.

Son état d'esprit : "choqué"

Pour se défendre, Nicolas Sarkozy en appelle aux Français. "Je veux dire à ceux qui nous écoutent (...) que je n'ai jamais trahi leur confiance, assure-t-il. Que jamais je n'ai commis un acte contraire aux principes républicains, ou à l'Etat de droit."

L'ex-locataire de l'Elysée se dit "profondément choqué par ce qui s'est passé". "Tout est fait pour donner de moi une image qui n'est pas conforme à la vérité", jure-t-il. Et Nicolas Sarkozy de se présenter comme un homme qui ne fuit pas ses responsabilités : "Si j'ai commis des fautes, j'en assumerai toutes les conséquences."

"Il y a eu une volonté de m'humilier" (Europe 1 et TF1)

Sa défense : des accusations "grotesques"

Nicolas Sarkozy a été mis en examen pour corruption active, trafic d'influence actif et recel de violation du secret professionnel. Des chefs d'accusation "grotesques", dénonce-t-il.

La justice cherche à savoir si l'ancien président, via son avocat Thierry Herzog, a cherché à obtenir des informations couvertes par le secret dans une décision attendue de la Cour de cassation dans l'affaire Bettencourt. En échange aurait été promise à Gilbert Azibert une intervention pour lui obtenir un poste à Monaco.

Nicolas Sarkozy reconnaît que son avocat lui a bien demandé d'intervenir en faveur de ce magistrat de la Cour de cassation, mais il a, maintient-il, refusé lors d'une conversation téléphonique. "Il existe une écoute, qui n'a pas fuité dans la presse, où je dis à Thierry Herzog : 'Non, je ne ferai pas cette intervention'", assure-t-il. Avant de s'interroger : "Où est le trafic d'influence ? Où est la corruption ?"

Sa riposte : feu sur le gouvernement

L'ancien président contre-attaque en taclant sévèrement l'exécutif actuel. D'abord Christiane Taubira qui, selon lui, aurait menti en assurant n'avoir pas eu connaissance des écoutes qui le concernaient. Puis Manuel Valls, qui a, de son côté, évoqué mercredi matin "des faits graves" reprochés à son encontre : "Mais qu'en sait-il ?", s'irrite l'ancien président de la République.

Il égratigne également "monsieur Hollande", dont les collaborateurs "se sont livrés à une exploitation de [ses] archives en violation de toutes les règles républicaines".

Sa posture : victime d'une "instrumentalisation" de la justice

Nicolas Sarkozy juge être victime d'une "instrumentalisation politique d'une partie de la justice aujourd'hui". "Dans notre pays, qui est le pays des droits de l'homme et de l'Etat de droit, il y a des choses qui sont en train d'être organisées", accuse-t-il, taclant l'action des magistrates, "ces deux dames qui m'ont convoqué à 2 heures du matin".

Comme une partie de son camp, Nadine Morano en tête, l'ancien chef de l'Etat vise tout particulièrement une des juges chargées de l'affaire, Claire Thépaut. "Est-ce normal qu'on choisisse pour instruire une affaire où mon est cité un magistrat qui appartient au Syndicat de la magistrature [classé à gauche]", s'interroge Nicolas Sarkozy.

Pour appuyer ses dires, l'ancien chef d'Etat ressort une lettre de ce syndicat. A la veille du second tour de la présidentielle de 2012, le président de l'organisation l'avait accusé d'avoir "attisé la haine de la justice" durant son quinquennat. Nicolas Sarkozy évoque donc une "obsession politique" à son encontre.

Sarkozy dénonce une "instrumentalisation de la justice" (Europe 1 et TF1)

Son avis sur l'affaire Bygmalion : une "folie"

C'est l'une des autres affaires qui minent le retour de Nicolas Sarkozy. La société de communication Bygmalion aurait facturé des prestations fictives à l'UMP pour couvrir les dépenses trop importantes de sa campagne présidentielle de 2012.

" il n’y a jamais eu le moindre système de double facturation. Que les 17 millions qu’on prétend dépendre de ma campagne qui auraient été cachés, c’est une folie", répond Nicolas Sarkozy. Et "personne ne peut imaginer", selon lui, que le Conseil constitutionnel et la Commission des comptes de campagne "soient passés à côté" d'un tel dispositif s'il avait existé.

Nicolas Sarkozy qualifie par ailleurs d'"absurdes" les soupçons de financement libyen de sa campagne de 2007.

Son avenir : décision "fin août, début septembre"

Sa mise en examen ne bouscule pas, pour l'instant, son planning politique. Nicolas Sarkozy ne s'aventure pas à donner une date pour son retour dans la vie publique. "La question de savoir si on renonce ne se pose pas pour moi, lâche-t-il. Vis-à-vis de son pays, on a des devoirs, on n’a pas des droits."

Avant de dresser tout de même un constat cinglant sur la situation de l'Hexagone : "Je regarde avec consternation l'état de la France et je connais l'inquiétude des Français." Nicolas Sarkozy se donne encore un "temps de réflexion" avant de décider de briguer ou non la présidence de l'UMP : il se prononcera à la "fin du mois d'août, au début du mois de septembre".

Présidence de l'UMP : Sarkozy donnera sa réponse "à la fin du mois d'août, au début du mois de septembre" (Europe 1 et TF1)

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