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Sarkozy en garde à vue : ce que l'on sait de l'enquête

L'ancien président, son avocat et deux hauts magistrats de la Cour de cassation sont en garde à vue. Les enquêteurs soupçonnent l'existence d'informateurs qui auraient pu renseigner Nicolas Sarkozy sur l'avancement de plusieurs dossiers dans lesquels il est cité.

Article rédigé par franceinfo
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Me Thierry Herzog, avocat de Nicolas Sarkozy, le 2 juillet 2013 à Bordeaux. (MEHDI FEDOUACH / AFP)

Nicolas Sarkozy a été placé en garde à vue, mardi 1er juillet, dans les locaux du siège de la PJ, à Nanterre, dans le cadre de l'enquête pour trafic d'influence et violation du secret de l'instruction où est cité l'ancien président. Les gardes à vue, décidées lundi matin, de son avocat, Me Thierry Herzog, ainsi que de deux magistrats de la Cour de cassation ont été prolongées de 24 heures. Francetv info résume ce qu'il faut savoir de cette affaire.

Qui sont les personnes interrogées ?

Outre Nicolas Sarkozy, figurent parmi les personnes gardées à vue Me Thierry Herzog, avocat et ami de longue date de l'ex-président. Il est arrivé lundi matin à la direction centrale de la police judiciaire à Nanterre (Hauts-de-Seine), où il avait été convoqué.

Le magistrat Gilbert Azibert, avocat général à la deuxième chambre civile de la Cour de cassation, a été interpellé lundi à son domicile bordelais avant d'être conduit à Nanterre. Son nom avait déjà été abondamment cité dans cette affaire. En revanche, celui de Patrick Sassoust, également placé en garde à vue, n'est apparu au grand jour que lundi aujourd'hui. Ce magistrat est avocat général à la chambre criminelle de la Cour de cassation.

Mardi matin, la garde à vue des trois hommes a été prolongée de 24 heures. Selon France Info, les quatre protagonistes pourraient être confrontés dans la journée de mardi.

Gilbert Azibert et Thierry Herzog avaient déjà vu leurs domiciles et leurs locaux professionnels perquisitionnés début mars. Un téléphone portable et du matériel informatique avaient été saisis chez l'avocat.

Que leur reproche-t-on ?

L'office anticorruption de la police judiciaire cherche à établir si l'ancien chef de l'Etat, avec l'appui de Thierry Herzog, a cherché à obtenir des informations auprès de Gilbert Azibert sur une enquête le concernant en échange de la promesse d'un poste de prestige. Nicolas Sarkozy aurait en effet cherché à faciliter la promotion du haut magistrat pour un poste à Monaco, qu'il n'a finalement pas obtenu.

Dans le cadre d'une information judiciaire ouverte le 26 février par le parquet national financier, les enquêteurs veulent aussi savoir si Nicolas Sarkozy a été illicitement informé de son placement sur écoutes.

Cette mise sur écoutes, mesure spectaculaire pour un ancien président, avait été décidée en septembre dans une autre enquête, celle sur les accusations de financement par la Libye de Mouammar Kadhafi de sa campagne présidentielle victorieuse de 2007. Ces interceptions auraient révélé que Nicolas Sarkozy et son avocat étaient bien renseignés sur la procédure alors en cours à la Cour de cassation sur l'affaire des soupçons d'abus de faiblesse aux dépens de la milliardaire Liliane Bettencourt.

Que risque Nicolas Sarkozy ?

Cette affaire se rapportant à des faits postérieurs au mandat présidentiel de Nicolas Sarkozy, ce dernier n'est couvert par aucune immunité. A l'issue de sa garde à vue, l'ancien président pourra être soit relâché sans poursuites à son encontre, soit présenté à un juge qui pourra le mettre en examen ou bien l'entendre en qualité de témoin assisté s'il estime que les charges ne sont pas suffisantes.

En cas de mise en examen pour trafic d'influence, Nicolas Sarkozy pourrait théoriquement encourir jusqu'à dix ans de prison et 150 000 euros d'amende. C'est en effet la peine maximale prévue par l'article 433-1 du code pénal

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