Trafic d'influence : Nicolas Sarkozy placé en garde à vue
L'ancien président de la République est arrivé mardi à la Direction de la police judiciaire, à Nanterre (Hauts-de-Seine), où sont prévues des auditions dans l'enquête pour trafic d'influence et violation du secret de l'instruction.
C'est une mesure inédite pour un ancien chef de l'Etat. L'ex-président de la République Nicolas Sarkozy a été placé en garde en vue mardi 1er juillet, vers 8 heures, à la Direction centrale de la police judiciaire, à Nanterre (Hauts-de-Seine). Il est au centre d'une information judiciaire pour trafic d'influence et violation du secret de l'instruction sur la base d'écoutes téléphoniques. Les enquêteurs de l'office anticorruption de la PJ vont pouvoir entendre Nicolas Sarkozy pendant une durée pouvant aller jusqu'à 24 heures, renouvelable une fois.
Les gardes à vue de son avocat, Thierry Herzog, et de deux avocats généraux de la Cour de cassation, Gilbert Azibert et Patrick Sassoust, entendus depuis lundi par les policiers, ont été prolongées de 24 heures. Ces convocations se tiennent dans le cadre d'une information judiciaire ouverte le 26 février. L'enquête avait été lancée sur la base de conversations téléphoniques entre Thierry Herzog et Nicolas Sarkozy, placé sur écoutes sur décision de juges financiers qui enquêtent sur des accusations de financement libyen de sa campagne présidentielle de 2007.
Ces échanges entre les deux hommes ont conduit la justice à soupçonner, par ailleurs, qu'ils tentaient d'obtenir auprès de Gilbert Azibert des informations confidentielles sur une procédure concernant Nicolas Sarkozy, en échange d'une promesse d'intervention pour un poste de prestige à Monaco.
Plusieurs proches de Sarkozy aussi placés sur écoute
Les enquêteurs soupçonnent également Nicolas Sarkozy d'avoir été informé qu'il était sur écoute dans l'enquête sur le financement libyen. L'ex-président étant avocat, le conseil de l'ordre avait été nécessairement informé de cette mesure décidée par les juges en septembre 2013. Plusieurs de ses proches ont aussi été placés sur écoute, comme Claude Guéant, Brice Hortefeux ou encore l'ancien préfet de police et patron de la police nationale Michel Gaudin, désormais directeur de cabinet de Nicolas Sarkozy.
Dans ses échanges téléphoniques, Michel Gaudin tente en vain d'obtenir des renseignements sur l'enquête sur le financement libyen auprès du patron du renseignement intérieur, Patrick Calvar. Les policiers de l'office anticorruption de la Direction centrale de la police judiciaire ont mené début mars des perquisitions, notamment au domicile et au cabinet de Thierry Herzog, y saisissant son téléphone et du matériel informatique.
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