Mexique : des manifestants opposés à une réforme de la justice envahissent le Sénat

Les protestataires contestent cette réforme qui ferait du Mexique le premier pays au monde à désigner tous ses juges par un "vote populaire".
Article rédigé par franceinfo avec AFP
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Des manifestants dans le Sénat mexicain, à Mexico, le 10 septembre 2024. (SILVANA FLORES / AFP)

Des débats mouvementés au Mexique. Plusieurs centaines de manifestants ont envahi le siège du Sénat mexicain, mardi 10 septembre, pour s'opposer à la réforme du pouvoir judiciaire voulue par le président de gauche sortant Andrés Manuel Lopez Obrador. "Sénateurs, arrêtez le dictateur" ou encore "Le pouvoir judiciaire ne tombera pas" : tels ont été les slogans scandés par les dizaines de manifestants qui ont pu parvenir jusqu'à l'hémicycle, drapeaux mexicains à la main.

Après avoir franchi les barrières de sécurité, ils ont obligé le président du Sénat Gerardo Fernandez Noroña, issu de la majorité présidentielle, à ajourner la session. Un peu plus tard, la chambre haute a finalement annoncé, mercredi 11 septembre, avoir approuvé la réforme constitutionnelle.

90% de crimes impunis

Les manifestants – des fonctionnaires judiciaires en grève et des étudiants en droit – s'opposent à cette réforme qui ferait du Mexique le premier pays au monde à désigner tous ses juges par un "vote populaire", y compris ceux de la Cour suprême.

Cette réforme génère de fortes tensions avec Washington, premier partenaire commercial du pays, et à l'intérieur du Mexique, où les manifestations sont quotidiennes depuis plusieurs semaines. La réforme avait déjà été adoptée la semaine dernière par les députés dans un gymnase, sous des paniers de basketball, après le blocage de la Chambre basse par des manifestants.

Le chef d'État mexicain, qui cèdera le pouvoir le 1er octobre à Claudia Sheinbaum, issue du même parti, soutient que la justice mexicaine est corrompue et ne sert que les intérêts économiques des élites, alors que plus de 90% des crimes restent impunis au Mexique, selon les ONG. Ses opposants estiment qu'elle fragilisera l'indépendance des juges et les rendra vulnérables aux pressions du crime organisé.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.