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Mort de Zyed et Bouna : les deux policiers relaxés

Le président du tribunal de Rennes a suivi les réquisitions du parquet en relaxant les deux fonctionnaires, qui comparaissaient pour non-assistance à personne en danger, dix ans après la mort de Zyed Benna et Bouna Traoré dans un transformateur EDF à Clichy-sous-Bois.
Article rédigé par Arnaud Racapé
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
  (Les proches de Zyed et Bouna, dans le tribunal de Rennes © AFP)

Deux mois après un procès très médiatique, la justice a donc suivi les réquisitions du parquet : le 27 octobre 2005, Stéphanie K. et Sébastien G. "ont utilisé des moyens proportionnés, sans désinvolture ni précipitation", selon les termes de Nicolas Léger, le président du tribunal correctionnel de Rennes dans son délibéré.

Cette décision intervient donc dix ans après le drame, survenu à Clichy-sous-Bois en Seine-Saint-Denis, et qui avait coûté la vie à Zyed, 15 ans, et Bouna, 17 ans, deux jeunes électrocutés dans un site EDF en tentant d'échapper à la police. Evénement considéré comme le point de départ de trois semaines d'émeutes en France.

Sous le regard des parties civiles, Nicolas Léger a affirmé que les deux policiers dépêchés sur place ne pouvaient avoir conscience de l'imminence d'un péril, élément fondamental pour qualifier le délit de non-assistance à personne en danger.

"Nous combattrons cette décision"

Le verdict a été accueilli très froidement par les familles des deux victimes . Leurs avocats ont annoncé dans la foulée leur intention de "poursuivre le combat". Ils estiment, à l'image de Jean-Pierre Mignard, que leurs arguments "ne sont pas pris en considération", et que "d'une certaine manière, c'est toute l'enquête des policiers qui est elle aussi déjugée par cette décision".

 

"Notre argumentation n'est pas prise en compte", Me Jean-Pierre Mignard, avocat des familles de Zyed et Bouna

De leur côté, les avocats des policiers arboraient un visage plus serein à la sortie du tribunal.  Me Daniel Merchat estime pour sa part que cette décision "met fin à neuf ans de souffrance" pour ses clients, qui se sentent, selon lui, "soulagés".

 

"Mes clients n'ont commis ni faute, ni erreur, ni délit" Me Daniel Merchat, avocat des policiers
Soulagement partagé par Nicolas Comte, secrétaire général du syndicat Unité SGP Police. "L'affaire Zyed et Bouna", dit-il, "c'est un drame, mais mes collègues n'en étaient pas responsables. Aujourd'hui, c'est clair. Il était temps que tout cela s'achève."

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