Rémi Fraisse : des révélations embarrassantes pour les autorités
Le quotidien Le Monde daté de jeudi a publié un procès verbal sur l’affaire Rémi Fraisse, un PV établi le 29 octobre, soit trois jours après la mort du jeune homme, lors d’une manifestation sur le site du barrage contesté de Sivens. Des réflexions et des conversations de gendarmes entendus sur les films réalisés par les forces de l’ordre ont été retranscrites. Ces propos laissent entendre que les gendarmes ont rapidement évalué la gravité des effets de la grenade offensive lancée dans la nuit du 25 au 26 octobre.
"Là, c’est vachement grave … "
Parmi les réactions des gendarmes publiées dans Le Monde , une phrase retient l’attention. Elle est prononcée à 2h03, soit entre 13 et 23 minutes après le tir de la grenade. Des militaires viennent alors de récupérer le corps de Rémi Fraisse
"Il est décédé, le mec…Là, c’est vachement grave…Faut pas qu’ils le sachent…"
Qui sont les personnes désignées par le "ils " prononcé par le gendarme ? Interrogé par la rédaction du journal, le service de communication de la gendarmerie assure que c’est une référence faite aux manifestants, autrement dit le gendarme ne voulait pas que les opposants au barrage apprennent le décès…
A LIRE AUSSI ►►►La thèse de la grenade offensive confirmée par les analyses
Le porte-parole du gouvernement, Stéphane Le Foll a réagi à ce déroulé précis du scénario en mettant en avant le communiqué du ministère de l’Intérieur, le dimanche matin, soit le 26 octobre.
"Il y a eu un communiqué du ministre de l'Intérieur dès le dimanche matin qui fait état du décès d'un jeune dans le cadre d'évènements qui s'étaient passés dans la nuit", cela a été dit. Il n'y a pas à y avoir de discussion."
A l’issue du conseil des ministres ce mercredi, Stéphane Le Foll a aussi promis "une transparence totale sur le décès du jeune homme ".
Les critiques de la famille confortées
La thèse défendue par la famille de Rémi Fraisse semble renforcée par les révélations du quotidien. L’avocat des parents du jeune botaniste de 21 ans est convaincu que les circonstances du décès ont été connues rapidement, tout juste après le tir d’une grande offensive, dont l’utilisation est à présent suspendue. Dès le 6 novembre, l’avocat, Me Arié Alimi, avait dit son incompréhension face au silence entourant la mort du jeune manifestant.
"Pendant plus de deux jours, alors qu’effectivement les éléments sont clairs, que tout le monde sait ce qui s’est passé, précisément, dès l’instant où la grenade est tombée, on n’a pas voulu dire ce qui s’est passé, je ne comprends pas, comme la famille de Rémi Fraisse ne le comprend pas."
A LIRE AUSSI ►►► La famille de Rémi Fraisse en appelle à François Hollande
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.