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Vidéo 13h15. Affaire Boulin : "Ce sont des assassins. Ils nous tueront tous !"

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13h15 le dimanche : "Ils nous tueront tous !"
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Article rédigé par franceinfo
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Plus d'un tiers de siècle après, la fin tragique du ministre du Travail Robert Boulin, retrouvé mort en octobre 1979 dans un étang de la forêt de Rambouillet (Yvelines), demeure une énigme. Sa famille dit avoir subi des menaces et ne croit pas au suicide. Extrait de "13h15 le samedi".

Jacques Chaban-Delmas, président de l'Assemblée nationale, se rend chez Jean Lalande, le beau-frère de son ami Robert Boulin, quelques jours après les obsèques du ministre du Travail et de la Participation, retrouvé mort le 30 octobre 1979 dans quelques dizaines de centimètres d'eau d'un étang de la forêt de Rambouillet (Yvelines). Le maire de Bordeaux dit alors à Jean Lalande : "Si vous avez un dossier, je suis avec vous et je lâche les chiens. Si vous n'avez pas de dossier, je ne bougerai pas, car je ne pèserais pas plus lourd que Robert."

Personne n'a jamais retrouvé les dossiers que Robert Boulin, impliqué dans une affaire immobilière dans laquelle il disait avoir été "exemplaire", avait sortis du ministère. On a conseillé à la famille de se taire. Ce qu'elle a fait. Sa fille Fabienne Boulin-Burgeat affirme au magazine "13h15 le samedi" : "On a eu nos voitures trafiquées... Ma mère a été agressée... Son chien a reçu deux balles dans la tempe... On a eu beaucoup de pressions... Elle a toujours su que mon père avait été assassiné..." ajoutant qu'il avait confié à sa mère : "Ce sont des assassins. Ils nous tueront tous !"

Les bocaux de sang et les poumons ont disparu

Eric Burgeat, gendre et collaborateur du ministre, confirme que celui-ci avait dit à sa future veuve : "En face, on a des gens dangereux. Ils nous tueront tous." La famille met en doute la thèse officielle du suicide en voyant les photos de l'identité judiciaire. Colette Boulin sort les clichés de son mari pris à la morgue : "On voit bien que cet homme a perdu du sang. C'était donc bien de son vivant. Il a reçu des coups aux yeux. Il y a huit hématomes importants et trois fractures, dont une de trois centimètres au maxillaire. Ce n'est pas rien. Un témoin a vu des liens au cours de la deuxième autopsie et il regrette qu'on n'en ait rien dit."

Une deuxième autopsie, après exhumation du corps, est pratiquée en novembre 1983. Les médecins ne parlent plus de petites plaies mais de fracture, d'un "traumatisme appuyé" lié à un "choc direct" ou à un objet contondant, mais qui ne peut être la cause du décès. La famille demande une expertise du sang dans lequel on a retrouvé des traces de Valium... mais pas dans l'estomac. "Le sang a disparu à l'intérieur de l'Institut médico-légal", selon Me René Boyer, avocat des Boulin. Le juge constate que les poumons sous scellés ont disparu et impossible de mettre la main dessus... L'ouverture d'une information judiciaire le 10 septembre 2015 pour arrestation, enlèvement et séquestration, suivi de mort ou assassinat, permettra-t-elle bientôt de connaître la vérité sur la fin tragique de ce ministre de la République ? L'enquête est relancée (vidéo).

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