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Vidéo La justice manque de moyens pour arrêter les condamnés en fuite... et même pour savoir combien ils sont

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La justice manque de moyens pour arrêter les condamnés en fuite... et même pour savoir combien ils sont
La justice manque de moyens pour arrêter les condamnés en fuite... et même pour savoir combien ils sont La justice manque de moyens pour arrêter les condamnés en fuite... et même pour savoir combien ils sont (COMPLÉMENT D'ENQUÊTE / FRANCE 2)
Article rédigé par France 2
France Télévisions

Dans "Complément d'enquête" le 9 février, vous entendrez le témoignage d'un fugitif en cavale... depuis dix-sept ans. Comment est-il possible échapper à la police pendant si longtemps ? Combien de condamnés sont-ils en fuite ? La justice a-t-elle les moyens de les retrouver ? Extrait d'une enquête sur les failles du système.

Quand un individu est en fuite, la police doit le rechercher activement pendant au moins deux mois. Passé ce délai, il est inscrit au Fichier des personnes recherchées (FPR), un fichier national que la police peut consulter au moindre contrôle d'identité. Dans cet extrait de "Complément d'enquête", après une interpellation menée dans les délais réglementaires, un homme condamné à dix-huit mois de prison qui avait pris la fuite à la fin de son procès dormira le soir même derrière les barreaux. Mais pour un individu arrêté, combien réussissent à échapper à la justice ?

Les journalistes ont pu suivre le travail des policiers de Bordeaux spécialisés dans l'exécution des décisions de justice, qui procèdent à l'interpellation des fugitifs, et celui des magistrats chargés de l'exécution des peines. La vice-procureure Marie Vialatte de Pémille le reconnaît : "Celui qui a les moyens de partir à l'étranger, de se refaire une identité… il peut échapper" à la justice.

Combien y a-t-il de personnes recherchées au niveau national ?

Pendant des mois, "Complément d'enquête" a cherché à savoir combien de personnes sont recherchées pour des motifs judiciaires au niveau national. La dernière donnée officielle date de... 2009 (près de 30 000 individus condamnés à de la prison ferme seraient en fuite). Les ministères de la Justice et de l’Intérieur ont indiqué ne pas disposer de chiffres plus récents à communiquer aux journalistes.

Quant à la mesure de l’exécution des peines, en l'absence d'outil statistique précis, les méthodes de calcul sont restées pour le moins archaïques. Par exemple, dans la juridiction de Bordeaux, de l'aveu même de Marie Vialatte de Pémille, les agents du greffe feraient chacun leurs propres statistiques "via des petits bâtons".

"L'absence d'outils informatiques pour recueillir des données fiables (...) empêche de bien connaître et d'analyser les délais réels de mise à exécution."

Extrait d'un rapport interne de 2021

cité dans "Complément d'enquête"

Le problème a été dénoncé par la justice elle-même dans un rapport interne de 2021 que s'est procuré "Complément d'enquête". Le rapport pointe aussi "le manque d'effectifs dans les commissariats dédiés à l'exécution des peines", qui explique que "les forces de l'ordre respectent difficilement le délai de deux mois". A son échelle, à Bordeaux, Marie Vialatte de Pémille voit ainsi le nombre de dossiers de fugitifs croître chaque année.

Extrait de "Fugitifs : attrape-moi si tu peux !", un document à voir dans "Complément d'enquête" le 9 février 2023.

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