Loi de bioéthique : Agnès Buzyn présente au Sénat le projet de loi, cette "réflexion" sur "la société dans laquelle nous voulons vivre"
Les débats se poursuivront entre les sénateurs jusqu'au 4 février.
Nouvelle étape pour le projet de loi de bioéthique. Deux jours après une manifestation anti-PMA à Paris, la ministre des Solidarités et de la Santé, Agnès Buzyn, a présenté le texte devant le Sénat, mardi 21 janvier. "C'est avec beaucoup d'humilité que nous entamons l'examen de ce texte", a déclaré la ministre, soulignant qu'il "recouvre des enjeux très concrets qui touchent au plus profond de l'intimité des Français". Il s'agit, selon elle, d'"une réflexion" sur "la société dans laquelle nous voulons vivre et la société que nous voulons proposer aux générations futures".
Outre sa mesure phare, l'ouverture de la procréation médicalement assistée (PMA) aux couples de lesbiennes et aux femmes célibataires, le texte prévoit une délicate réforme de la filiation et de l'accès aux origines, et aborde nombre de sujets complexes, comme l'autoconservation des ovocytes ou la recherche sur les cellules souches embryonnaires. Tous ces sujets seront débattus par les sénateurs jusqu'au 4 février, date à laquelle ils se prononceront sur l'ensemble du texte, déjà largement amendé en commission spéciale.
"Il n'y aura jamais de droit à l'enfant"
"Le champ des possibles ouvert par la science et la recherche médicale est vaste, mais nos principes sont solides", a précisé la ministre. "Ces principes sont autant de jalons et de limites à ne pas dépasser", a-t-elle poursuivi, citant "la dignité humaine, l'autonomie de chacun et la solidarité de tous". "Ce ne sont pas des verrous, ce sont des balises qui nous guident et qui nous protègent", a-t-elle estimé. Pour Agnès Buzyn, les "choix", "confrontation entre le possible et le souhaitable", "doivent être faits" au Parlement et "nulle part ailleurs".
Aux opposants à l'ouverture de la PMA, la ministre a assuré qu'"il n'y a pas, il n'y a jamais eu et il n'y aura jamais de droit à l'enfant". Il s'agit de "reconnaître la famille dans ce qu'elle a de divers, de pluriel et de riche", a-t-elle affirmé. Concernant le volet scientifique, Agnès Buzyn a aussi posé des "lignes rouges". Elle s'oppose à deux dispositions adoptées par les sénateurs en commission : l'autorisation des tests génétiques à visée généalogique et le diagnostic préimplantatoire étendu aux anomalies chromosomiques. "Le généticien ne doit pas se substituer à la pythie grecque qu'on interroge pour connaître son avenir", a-t-elle mis en garde.
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