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Conditions de vie dans les Ehpad : "Nous n'avons rien à cacher", affirment les dirigeants du groupe Korian à l'Assemblée nationale

La commission des Affaires sociales de l'Assemblée nationale a entendu, mercredi 16 février, la patronne du groupe privé Korian et son directeur général pour la France.

Article rédigé par Sandrine Etoa-Andegue
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
La directrice générale du groupe Korian, Sophie Boissard, lors d'une conférence de presse le 7 décembre 2021 à Paris (France) (JULIEN DE ROSA / AFP)

L'onde de choc née de la publication du livre Les fossoyeurs, qui a révélé les maltraitances dans les Ehpad du groupe Orpea, se poursuit. À l'Assemblée nationale notamment, où les membres de la commission des Affaires sociales continuent à auditionner les acteurs du secteur. Mercredi 16 février, la directrice générale du groupe Korian, Sophie Boissard, et son directeur général France, Nicolas Mérigot, ont répondu aux questions des députés.

Le député MoDem Philippe Vigier a résumé la question que se posaient tous les députés : "En quoi votre groupe est différent de l'autre ?" Sophie Boissard a répété à plusieurs reprises que les pratiques de son entreprise n'ont rien à voir avec celle d'Orpea : "D'abord, le système chez Korian est historiquement beaucoup plus décentralisé. C'est aux directeurs d'établissement de faire fonctionner leur dispositif et on les encourage vraiment à travailler de manière très étroite avec les acteurs du territoire." Pas de maximisation du profit, affirme-t-elle, d'argent public détourné, de rationnement de la nourriture ou des fournitures. 

"Il n'y a aucune consigne donnée pour rationner les produits, les équipements dont les établissements et les équipes ont besoin pour le juste accompagnement."

Sophie Boissard, directrice générale de Korian

devant la commission des Affaires sociales

Sur la dizaine de plaintes de familles de résidents, la direction de Korian a revendiqué la transparence. Ces plaintes étaient identifiées. La maltraitance existe dans nos métiers, a admis Nicolas Mérigot, directeur France de Korian : "C'est un risque inhérent à notre activité. Ce que l'on cherche à faire, c'est de mettre en place une culture de la prévention et de faire ces analyses des causes." Quant à Sophie Boissard, elle a affirmé que le groupe n'a "rien à cacher", et elle s'est prononcée en faveur de plus de contrôles inopinés : "Nos établissements ne sont pas des prisons, ils sont ouverts. Vous êtes les bienvenus. Les portes sont largement ouvertes, et on ne demande que ça."

Les députés plutôt satisfaits

À la fin de cette séance de deux heures et demie, les députés ont salué la tonalité très différente de l'audition des dirigeants d'Orpea : "On a senti la volonté d'un échange constructif pour nous faire comprendre comment fonctionnent les structures, estime la députée UDI Valérie Six. On n'a pas du tout l'impression d'être dans un système organisé comme Orpea." Le député socialiste Boris Vallaud, lui, reste prudent : "Ils ont répondu aux questions après un échange utile, qui ne dit pas la vérité absolue, mais qui donne à voir la philosophie des dirigeants de Korian."

Ces auditions permettent en tout cas, dit il, d'interroger plus globalement la question du grand âge en France.

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