Prisons : il faut inventer des "solutions nouvelles" pour les détenus radicalisés et du grand banditisme
Le président du conseil départemental du Nord, Jean-René Lecerf, a expliqué, lundi sur franceinfo, que les détenus dangereux représentaient une minorité parmi la population carcérale.
Jean-René Lecerf, président du conseil départemental du Nord, a estimé, lundi 15 janvier sur franceinfo, qu'il fallait "inventer des solutions nouvelles" pour "les personnes condamnées radicalisées" et les détenus "du grand banditisme", alors que l'agression de trois gardiens de prison par un détenu radicalisé à Vendin-le-Vieil (Pas-de-Calais) est à l'origine de mouvements de blocage des centres pénitentiaires en France. Ces détenus représentent "10 à 15 %" de la population carcérale, selon l'auteur d'un livre blanc sur l'immobilier pénitentiaire remis à l'ex-ministre Jean-Jacques Urvoas en avril 2017.
Jean-René Lecerf rappelle que les détenus dangereux ne représentent qu'un faible pourcentage dans les prisons : "Il ne faut pas non plus que l'arbre nous cache la forêt et que l'on tente de remettre en place à partir de 10 à 15% de personnes détenues le système carcéral global. Pour ces 10 à 15%, il faut inventer effectivement des solutions nouvelles", a-t-il expliqué.
Différentes catégories de détenus
Le président du conseil départemental est revenu dans le détail sur les différentes catégories de détenus : "Il y a trois catégories de personnes dans les prisons parmi les personnes condamnées. Il y a 20% de personnes qui sont des malades mentaux et des malades profonds qui n'ont strictement rien à faire dans l'univers carcéral et qui devraient bénéficier d'hospitalisation dans des établissements psychiatriques spécialisés. Mais cela coûterait beaucoup plus cher que de les maintenir en prison. On a besoin d'une grande loi sur la santé mentale dans notre pays."
Selon Jean-René Lecerf, la dernière catégorie de détenus est celle qui pourrait souffrir des mesures plus répressives dans les prisons : "Les 70% autres qui sont les condamnés lambda pour lesquels effectivement il est dramatique qu'aujourd'hui des surveillants ne puissent plus jouer le double rôle qui leur revient, c'est à dire à la fois un rôle de surveillance, bien sûr, mais aussi un rôle de participation à la réinsertion de ces personnes", a-t-il expliqué.
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