Demande de démission de l'archevêque de Paris : "Une liaison amoureuse, c’est la vie" souligne une théologienne
Selon Anne Soupa, "les sondages montrent que les catholiques sont favorables au célibat optionnel [selon leur choix] des prêtres".
"Le célibat est un martyr pour certains prêtres" rencontrés par la théologienne Anne Soupa, invitée de France Inter samedi 27 novembre, après que l'archevêque de Paris, Mgr Michel Aupetit, ait remis cette semaine au pape François sa démission, après avoir été accusé dans la presse d'avoir entretenu une relation intime avec une femme.
Anna Soupa appelle l'Eglise à "mettre les bonnes lunettes et à se rendre compte qu'elle se prive de beaucoup de talents en demandant ce célibat". "Une liaison amoureuse, c'est la vie", veut-elle relativiser, affirmant en outre que "les sondages montrent que les catholiques sont favorables au célibat optionnel [selon leur choix] des prêtres".
La théologienne souligne également "une disproportion qui me heurte beaucoup. Pour un problème disciplinaire de liaison avec une femme, un archevêque démissionne en trois jours. Et pour les crimes commis envers les enfants, aucun évêque n'a démissionné en France." Anne Soupa, le cofondateur de l'association de victimes La parole libérée François Devaux et la directrice de la rédaction de Témoignage chrétien Christine Pedotti ont appelé en octobre à la "démission collective" des évêques français, après les conclusions de la Commission Sauvé sur la pédocriminalité dans l'Eglise catholique.
Une difficile réforme sur le célibat des prêtres
Pour Anne Soupa, "l'aggiornamento de l'Eglise, qui a besoin de sang neuf" est indispensable. Le pape François, présenté comme progressiste, "a des difficultés" à mettre sur la table la question du célibat des prêtres, en raison notamment d'un "courant très rigide de cardinaux et d'évêques qui s'attachent beaucoup aux questions de moeurs et bloquent les évolutions sur ce sujet".
Mgr Aupetit dément catégoriquement les informations de l'hebdomadaire Le Point, qui affirme que l'archevêque a eu en 2012 une relation intime et consentie avec une femme. Il justifie sa demande de démission, auprès du journal La Croix, par le fait de vouloir "éviter la division".
Le diocèse de Paris a assuré à l'AFP qu'il ne s'agissait "pas d'une relation amoureuse", ni "sexuelle", mais d'un "comportement ambigu avec une personne très présente vis-à-vis de lui", ajoutant qu'il "s'en était ouvert à sa hiérarchie à l'époque". Le pape François peut décider d'accepter ou de rejeter la démission de l'archevêque de Paris.
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