Les deux Français enlevés en Haïti sont le père Michel Briand et la sœur Agnès Bordeau
Les deux Français parmi les sept religieux enlevés en Haïti sont Michel Briand et Agnès Bordeau. Ils sont originaires de Bretagne et du Maine-et-Loire.
Sept religieux catholiques, cinq Haïtiens et deux Français, ont été enlevés dimanche 11 avril en Haïti par un groupe armé. Les deux Français parmi les sept religieux sont Michel Briand et Agnès Bordeau, indiquent des sources concordantes. Leurs noms sont cités dans les communiqués respectifs de la Conférence haïtienne des religieux/ses et de la Société des prêtres de Saint-Jacques.
Agnès Bordeau avait déjà été enlevée au Guatemala
Agnès Bordeau fait partie de la Congrégation des sœurs de la providence de la Pommeraye, basée dans le Maine-et-Loire. Elle est originaire de Peuton, en Mayenne, indique France Bleu Mayenne. Elle est arrivée en Haïti en 2018, après avoir vécu notamment au Guatemala ainsi qu'au Honduras, où elle est restée pendant 25 ans. Dans ce dernier pays, sœur Agnès Bordeau a déjà vécu une séquestration qu'elle avait relatée dans un portrait dans le journal La Croix.
Agnès Bordeau avait confié les difficultés auxquelles elle était confrontée dans un témoignage publié sur le site internet de la providence de la Pommeraye et repéré par France Bleu. "Face à tant d'insécurité, et de souffrance en Haïti, je pourrais être tentée de rentrer en France, mais j'essaierai de faire confiance à Dieu pour faire ce qu'il veut", écrivait-elle quelques mois après son arrivée en 2018.
Elle vivait au milieu de quatre sœurs pour partager le sort des plus pauvres comme l'explique sœur Marie-Annick qui était elle aussi en Haïti au debut de l’année 2021 : "C’est une vie modeste et on vit à proximité de la population. C’est notre désir et notre manière de vivre notre vie religieuse. Il y a une inquiétude de savoir comment ça va finir."
Le père Briand, "quelqu'un de très fort et très calme"
Michel Briand fait quant à lui partie de la Société des prêtres de Saint-Jacques, un groupe de missionnaires en Haïti et au Brésil basé à Guiclan, dans le Finistère. Âgé de 67 ans, il est originaire de Messac, en Ille-et-Vilaine, et connaît bien Haïti où il mène des actions depuis plus de trente ans, précise France Bleu Armorique. Surnommé "le curé des pauvres", il a été blessé par balles le 31 août 2015 dans une rue de Port-au-Prince alors qu'il sortait d'une banque. Après avoir été soigné en Bretagne, il est reparti sur l'île.
"C'est quelqu'un de très engagé et qui aime profondément ce pays. Il y est très bien intégré, reconnu et apprécié," confie à France Bleu le père André Siohan, de la société des prêtres de Saint-Jacques. En 2010, dans un portrait publié dans le journal chrétien, le père Michel Briand racontait alors avoir déjà été victime de jeunes trafiquants de drogue qui avait voulu "lui faire la peau" mais n'avoir jamais renoncé à sa présence en Haïti.
"Je suis en état de choc comme toute la congrégation mais je ne suis pas inquiet pour le père Michel. C'est quelqu'un de très fort et très calme. Nous essayons de faire tout notre possible pour les faire libérer", confie le père Paul Dossous, le supérieur général de la société des prêtres de Saint-Jacques.
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