Le procès du père Preynat est "absolument nécessaire pour comprendre", selon son avocat
"Ce n'est pas le procès de l'église. Mais c'est peut-être le procès d'une époque et du silence", affirme Me Frédéric Doyez.
"Ce procès est absolument nécessaire pour comprendre pourquoi les choses se sont passées ainsi", a affirmé lundi 13 janvier sur franceinfo Frédéric Doyez, l'avocat du père Preynat, 74 ans, dont le procès pour agressions sexuelles doit débuter aujourd'hui à Lyon. Des agressions qui ont été commises entre 1971 et 1991, alors que Bernard Preynat officiait comme vicaire-aumônier scout à Sainte-Foy-Les-Lyon (Rhône). Dix victimes mineures au moment des faits se sont constituées partie civile.
>> RECIT. Retour sur l'affaire du père Preynat.
Pour Me Doyez, "ce n'est pas le procès de l'église. Mais c'est peut-être le procès d'une époque et du silence."
Il fut une époque où, par le silence, on pensait régler certaines choses. S'il y a de cela trente ans, des parents avaient frappé à la porte du tribunal plutôt qu'à celle de l'évêché, un procès se serait tenu et Bernard Preynat aurait été jugé sur ses aveux et sa reconnaissance des faits.
Me Frédéric Doyez, l'avocat du père Preynatà franceinfo
"Le seul responsable, c'est lui [Bernard Preynat]. Ce sont ses actes que l'on juge. Sa défense n'est pas d'accabler d'autres personnes, ni de chercher à se déresponsabiliser" assure l'avocat. "Je pense que ce procès est absolument nécessaire pour comprendre pourquoi les choses se sont passées ainsi. Et pour qu'on reconnaisse que Bernard Preynat a arrêté ces agissements en 1990".
Bernard Preynat sera présent au tribunal, il répondra aux questions qui lui sont posées et surtout il sera confronté à ses victimes.
Me Frédéric Doyez, l'avocat du père Preynat
"Ce sont des faits qu'il a reconnus, et qu'il a avoués il y a trente ans, notamment dans des courriers qui rendaient absolument non équivoques ces actes, rappelle Me Doyez. Je ne vois pas comment aujourd'hui il pourrait faire marche arrière. Ce sont des faits qu'il a reconnus, qu'il a regrettés, des faits liés à son état de l'époque mais ce sont des faits qu'il a arrêtés il y a maintenant 30 ans".
À la question de savoir si le père Preynat va demander pardon, son avocat répond : "Bien sûr ! La question du pardon est une question en suspens dans ce dossier. Dès le départ, il avait demandé pardon", rappelle Frédéric Doyez.
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